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Les non-informaticiens à l’esprit logique et motivés séduisent les recruteurs

Pour retenir les CV de candidats souhaitant se reconvertir dans l’informatique, les DRH s’efforcent d’abord de mesurer leurs objectifs et leur bon sens.

Face à la demande du marché de l’informatique, de nouveaux profils apparaissent. Certains les considèrent comme des opportunistes, d’autres voient en eux les ressources qui leur manquent. Ce sont des étudiants qui n’ont pas trouvé de débouchés dans leur secteur ou des professionnels d’une trentaine d’années, décidés à changer de parcours. Tous cherchent à se reconvertir. Pas facile pour les recruteurs de décrypter ces cursus d’un nouveau genre, qui leur sont adressés par des organismes de formation ou leur arrivent sous forme de candidatures spontanées.“Au départ, le tri s’effectue principalement sur la personnalité. Nous voulons des scientifiques ou des gens possédant de solides bases techniques, avec la méthode et l’organisation nécessaires “, explique Caroline Diard, directrice des ressources humaines de l’éditeur Ubizen. Une fois ces profils repérés, leur parcours est passé au peigne fin. “Dans la mesure où nous sommes une SSII en informatique industrielle, nous accordons la plus grande importance au CV du candidat, car nous le présenterons à notre client “, dit Cécile Braillon, DRH de B2i. Cette dernière recherche surtout des ingénieurs généralistes pour les former à l’informatique. “Nous regardons les expériences un peu techniques qu’ils ont pu acquérir. Les stages effectués pendant le cursus sont très importants. Nous travaillons beaucoup, par exemple, dans l’automobile. Si le candidat a été stagiaire dans ce secteur, il aura été familiarisé avec le métier de nos clients. Ce sera donc un plus.”La rubrique Loisirs apporte aussi des éléments sur l’intérêt du postulant pour l’informatique. On peut y découvrir qu’il crée des sites web ou fait de la programmation à ses heures perdues. Enfin, la lettre de motivation permet au recruteur de comprendre pourquoi il souhaite changer de voie.Après ce premier examen, viennent les entretiens et les tests, qui seront plus nombreux et plus poussés que pour les profils classiques. “Pour eux, c’est un changement d’orientation complet. Il faut les rencontrer. Au cours de l’entretien, nous sentons ceux qui hésitent encore, ceux qui n’ont pas encore fait le deuil de leur première formation et ceux qui sont vraiment motivés, note Cécile Braillon. Aujourd’hui, l’informatique fait tellement partie de la vie des jeunes, que nous nous attachons surtout à vérifier leur motivation et leur rigueur intellectuelle, presque davantage que leurs capacités “, ajoute Valérie Guimard, DRH de la SSII Cenergys. Sur les vingt non-informaticiens recrutés par B2i en un an, seules deux personnes sont parties – la première a trouvé un travail dans sa branche au cours de la formation, et la seconde n’a pas pu s’adapter. Mais, quand la greffe prend, les recruteurs s’accordent à dire que ces informaticiens sont plus fidèles, car fortement reconnaissants envers l’entreprise qui leur a permis de rebondir.

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Claire Chevrier