Stars, producteurs de cinéma et personnalités du monde de la mode ne sont pas les seuls à attirer le regard des passants durant cette 53e édition du festival de Cannes. Au box-office de la curiosité, les Netmen de Canal + méritent certainement une palme. Avec leur look mi-homme, mi-robot, ils drainent un flot ininterrompu de badauds dans leur sillage. Leur mission ? Faire partager en temps réel aux internautes l’effervescence du festival.
L’équipe des Netmen est constituée de dix personnes, dont deux filles. Tous trimbalent sur leurs épaules un concentré de technologie. Jugez plutôt : un Apple PowerBook G3, un microphone, une caméra et un magnétoscope DV, un sac à dos bourré de batteries avec, à son sommet, deux antennes blanches d’émission HF. Le tout pèse entre 8 et 10 kilos et leur permet de transmettre en direct au site Web de Canal+ des images et des sons captés sur la Croisette.Une fois connecté sur le site de Canal, l’internaute peut ” chatter ” avec un Netman, et lui demander de se déplacer sur la Croisette pour interviewer une star, ou simplement pour discuter avec des passants. La petite caméra DV et le microphone du Netman lui permettent d’enregistrer l’image et les paroles de la personne interviewée. Son portable PowerBook G3 s’occupe d’encoder en direct ces informations au format Apple QuickTime, lisibles sur le navigateur Web des internautes. Enfin, les antennes HF, juchées sur son sac à dos noir, transmettent les données vers le serveur Web de Canal+ pour les diffuser sur Internet.
Du cinéma sur le Web
Chaque jour, un réalisateur de cinéma utilise ces données pour faire un film, diffusé exclusivement sur le site Web de Canal+. Jean-Louis Hubert, réalisateur du film Le Grand Chemin, est le premier à s’y coller : “C’est formidable, avec l’arrivée de la vidéo numérique, on vit quelque part entre la haute technologie et l’âge de pierre, explique-t-il. Les caméras DV sont de merveilleux outils, laissant une grande liberté au réalisateur. Mais, en même temps, les moyens de transmission sont si fragiles… “. De fait, malgré l’armada technologique déployée pour le festival et les soixante personnes affectées à la réalisation du site Web de Canal+, le système est parfois victime de pannes. “Au début, les antennes des Netmen n’étaient pas assez grosses. Dès que la tramontane se mettait à souffler, nous perdions le contact, explique Jean Duhard, responsable technique de l’informatique pour le site de Canal+. Pour des raisons de débit, les internautes connectés avec un modem ne peuvent voir que quatre images par seconde. En revanche, nous avons réussi à conserver une bonne qualité de son “, ajoute-t-il.En cas de longue panne, les internautes peuvent toujours se tourner vers les webcams installées par la chaîne de télévision. Il y en a six cette année, offrant une vue sur l’hôtel Martinez, le plateau de l’émission Nulle part ailleurs, les marches du Palais du festival, les bureaux de Canalplus.fr, une salle de projection et la Croisette.
A défaut de surfer avec les Netmen, les marches du Palais en fond d’écran c’est pas si mal, non ?
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