L’institut Fraunhofer, connu pour avoir mis au point le format MP3, vient de dévoiler une nouvelle technologie de reconnaissance audio. Il en a fait la démonstration à l’occasion du dernier Midem, le salon international de l’industrie du disque. AudioID, c’est son nom, sera commercialisée sous licence par Thomson Multimedia dans le courant du premier trimestre.” AudioID identifie n’importe quel morceau de musique en moins de dix secondes avec un taux de réussite proche de 100 %. Lorsqu’il n’y a pas de bruit ambiant, ce délai tombe à moins de trois secondes “, déclare Henri Linde, vice-président de la division New Business de Thomson.
Plus d’un million de chansons recensées avant la fin de l’année
Pour identifier un morceau, AudioID détermine sa signature audio afin de la comparer à celles qui figurent dans une gigantesque base de données musicales, stockées sur le disque du PC ou sur un serveur accessible via Internet. C’est cette association qui permet de déterminer le titre d’une chanson, le nom de l’artiste, le style de musique mais aussi les informations liés aux droits d’auteur…L’efficacité du système repose donc en bonne partie sur la richesse de la base de données. ” Nous avons déjà recensé près de 100 000 chansons et nous avons l’intention de dépasser le million de titres avant la fin de l’année. Pour atteindre cet objectif, nous sommes en train de créer des partenariats avec l’industrie musicale “, confie Henri Linde.
Une douzaine de sociétés spécialisées dans l’identification musicale
Mais il va falloir faire vite. Car d’autres sociétés se sont déjà lancées sur le créneau de l’identification musicale. En France, Mobiquid a développé son propre système et propose, depuis près d’un an déjà, un service d’identification par téléphone portable : en composant le numéro de Mobiquid, les clients peuvent obtenir des informations précises sur le morceau de musique diffusé en direct sur leur radio et, éventuellement, procéder à l’achat du CD correspondant.En Angleterre, Shazam annonce un système équivalent reposant sur une base de données initiale de 500 000 titres, avec l’objectif de porter ce chiffre à 1,5 million avant la fin de l’année.Pour Thomson, l’objectif est d’intégrer son système d’identification dans tous les appareils audio, chaînes hi-fi, autoradios et pas seulement dans les téléphones portables. ” Dans un premier temps, le système AudioID sera intégré dans les logiciels pour PC afin de faciliter l’identification de compilations musicales sur CD et les chansons diffusées par les radios Web qui ne transmettent pas les titres de leurs morceaux “, précise Henri Linde.
Une arme contre le piratage
Les débouchés des systèmes d’identification audio ne concernent pas seulement le marché grand public. ” Nous discutons avec les organismes chargés de collecter les droits d’auteur aux Etats-Unis et en Europe afin de leur proposer nos services “, confie Henri Linde.En effet, un PC équipé d’un système d’identification peut à lui seul analyser les programmes de dizaines de radios en temps réel et faciliter ainsi la collecte des droits d’auteur. Aux Etats-Unis, Sesac, un homologue américain de la Sacem, a déjà commencé à expérimenter un tel dispositif avec une technologie développée par Audible Magic.L’industrie du disque y voit aussi le moyen de limiter les échanges des fichiers musicaux protégés par les droits d’auteur, sur les sites tels que Napster. Le pionnier de l’échange musical, qui doit faire son retour sur le Web au cours de ce trimestre, expérimente actuellement une technologie de signature audio permettant d’exclure tous les morceaux non ” autorisés “.Henri Linde reste cependant sceptique sur ce type d’application : ” Il est difficile de dire que cette solution de filtrage est sûre à 100 %. “ Tôt ou tard, les pirates parviendront à contourner la difficulté.
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