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Les mobinautes se féminisent en France, ailleurs ce n’est pas gagné

Si parmi les mobinautes français hommes et femmes se rapprochent de la parité, dans les pays en voie de développement l’accès à Internet n’est pas encore à la portée de toutes les femmes.

La femme est l’avenir de l’homme écrivait le poète Louis Aragon. Elle pourrait aussi être l’avenir d’Internet. En France, les femmes représentent déjà 49 % des internautes. Quant aux 20 millions de mobinautes, ils se féminisent également. Selon les derniers bilans de Médiamétrie, en novembre 2012, 43,7 % des personnes qui se sont connectées à un site ou une application mobile sont des femmes. Elles sont plus nombreuses que l’an dernier à la même époque (+1 million).

A l’origine de cette progression, la forte croissance de l’équipement des femmes en smartphones : au 3e trimestre 2012, près de la moitié (49,4 %) des utilisatrices d’un téléphone mobile en est équipée, contre 39,5 % au 1er trimestre. Elles privilégient le système d’exploitation Android pour 47 % d’entre elles et leurs deux marques de prédilection sont Samsung et Nokia.

Là où le clivage homme/femme se fait clairement sentir, c’est sur les sites consultés. Les femmes mobinautes ont plus d’affinités avec les sites de la sous-catégorie « Famille/Parents » et « Enfants/Jeux et jouets », puisqu’elles représentent respectivement 62,2 % et 59,5 % de l’audience de ces sous-catégories. Viennent ensuite les « portails spécialisés féminins » avec 57 % de leur audience drainée par les femmes.

600 millions des internautes des PVD sont des femmes

La situation est loin d’être aussi « radieuse » dans les pays en voie de développement. Un rapport commun d’Intel et de l’ONU baptisé « Internet et les femmes », publié jeudi 10 janvier, appelle de ses vœux le doublement en trois ans du nombre de femmes internautes dans ces pays.

Sur 1,4 milliard d’utilisateurs d’Internet, seuls 600 millions sont des femmes. Selon ce rapport, le doublement de leur nombre pourrait « entraîner des gains de PIB de 13 à 18 milliards de dollars dans 144 pays ».

Dans les pays en voie de développement, les femmes sont 23 % moins nombreuses que les hommes à avoir accès au réseau, une différence qui atteint près de 45 % en Afrique subsaharienne. « Deux facteurs critiques jouent sur l’accès des femmes à Internet : la possibilité d’y accéder et le coût », a pointé Renee Wittemyer, directrice « impact social » au sein d’Intel. Mais les femmes interrogées dans l’étude ont également évoqué le manque de familiarité avec les nouvelles technologiques ou le poids des contraintes sociales et culturelles qui pèsent sur elles.

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Cécile Bolesse