Le portable est au c?”ur d’un vaste débat sanitaire depuis plusieurs années. A une question pourtant toute simple ?” les téléphones mobiles et leurs relais radio sont-ils nuisibles pour la santé ? ?”, personne n’a pu jusqu’à présent apporter de réponse tranchée. Logiquement, ce sont surtout les voix les plus alarmistes qui se font le plus souvent entendre. Elles mettent en garde les personnes vivant au voisinage des antennes et les utilisateurs assidus de portables : fatigue, migraine, troubles du sommeil, troubles cardiaques, diminution de la fertilité, risques pendant la grossesse, cancer du cerveau…Pourtant, un seul risque lié aux mobiles a pour l’instant été clairement établi : c’est celui de l’utilisation d’un téléphone portable au volant d’une voiture ! Pour le reste, si l’on en croit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aucune étude scientifique ne permet de conclure que les ondes électromagnétiques émises par les téléphones mobiles et les antennes des relais radio ont des effets nocifs sur la santé de l’homme.
Un risque difficile à évaluer
L’OMS souligne toutefois que l’état des connaissances actuelles présente des lacunes, et qu’il faudra encore plusieurs années de recherche pour évaluer correctement le risque. Cette conclusion est partagée en France par un groupe d’experts présidé par le docteur Zmirou qui a analysé les données scientifiques disponibles en matière de risques, à la demande de la direction générale de la Santé. Dans son rapport remis en début d’année, il préconise cependant “une approche de gestion des risques s’inspirant du principe de précaution” pour “réduire au plus bas niveau possible l’exposition du public aux radiofréquences associées à la téléphonie mobile“.Car s’il n’est pas prouvé que ces ondes sont dangereuses, certains de leurs effets sont connus. Ils sont tout d’abord thermiques. On sait en effet que, entre 1 MHz et 10 GHz, les champs de radiofréquence (RF) pénètrent les tissus humains et produisent un échauffement.
Le portable, ça chauffe !
Les téléphones portables et les relais radio de téléphonie mobile sont donc concernés, car ils utilisent des fréquences établies dans ce spectre, autour de 900 MHz et 1 800 MHz en France. C’est d’ailleurs aussi le cas d’autres appareils, comme les antennes de radio FM ou les radars.L’échauffement produit par les champs RF est dû à l’absorption de l’énergie des ondes électromagnétiques par les tissus, que l’on mesure par une valeur appelée débit d’absorption spécifique (DAS) et exprimée en watt par kilogramme (W/kg).Concrètement, plus le DAS d’un appareil est élevé, plus il y a de risques. Fort heureusement, les mobiles sont conformes à une norme européenne, qui fixe la valeur limite du DAS à 2 W/kg. Cette valeur est considérée comme étant de 50 fois inférieure à celle qui déclencherait des effets nocifs pour la santé, compte tenu des niveaux de dangerosité connus et des capacités d’absorption naturelles de l’organisme.Il ne serait néanmoins pas superflu de connaître le DAS des téléphones. En France, les pouvoirs publics comptent renforcer prochainement l’information des consommateurs, en rendant obligatoire l’affichage de ce DAS. Bouygues Telecom s’est déjà engagé sur cette voie en annonçant, fin octobre, qu’il indiquerait dorénavant le DAS des appareils sur ses brochures (on peut déjà le trouver sur son site Web). L’opérateur prévoit aussi de livrer un kit piéton dans tous ses coffrets d’ici à la fin du premier trimestre 2002, afin de réduire l’exposition de la tête aux ondes électromagnétiques. Cette solution, préconisée par le rapport Zmirou et par l’OMS, ne fait toutefois pas l’unanimité.
La peur des antennes
Si certains autres effets des champs RF sur le corps humain sont avérés, leur répercussion sur la santé n’est pas démontrée. Le rapport Zmirou, qui cite notamment un impact sur l’électroencéphalogramme ou la modification de certaines fonctions cognitives, ne leur attribue pas de caractère menaçant en l’état actuel des connaissances. Quant au cancer, les études effectuées ne permettent pas de conclure à un risque accru. D’autres études scientifiques tendent à prouver le contraire, mais leur portée est trop limitée pour que les résultats puissent être généralisés.Du côté des antennes, la peur des riverains ne semble guère justifiée. Selon le rapport Zmirou, l’exposition aux radiofréquences est “considérablement moindre au voisinage des stations de base ?” en dehors des zones d’exclusion ?” qu’au cours d’une communication avec un mobile “. Le groupe d’experts préconise d’améliorer l’information du public pour expliquer cet état de fait.Dans une circulaire interministérielle du 16 octobre 2001, les pouvoirs publics soulignent d’ailleurs que les appréhensions du public, relatives à l’implantation des stations de base, sont “à ce jour sans fondement sanitaire“.
Un remède qui n’en est pas un
Ils précisent même que les récentes décisions prises par certains maires visant à éloigner les stations des habitations vont à l’encontre de l’objectif recherché. En effet, les stations ainsi éloignées doivent augmenter leur puissance d’émission pour communiquer avec les mobiles localisés dans les zones d’habitation. Et ces mêmes mobiles aussi ! Dans ce cas, le remède est alors pire que le mal ?” si mal il y a.Malgré ces propos rassurants, ni les pouvoirs publics, ni les opérateurs, ni les scientifiques ne peuvent garantir que les ondes émises par les antennes et les mobiles sont à cent pour cent inoffensives. “Les effets biologiques produits par les ondes électromagnétiques peuvent parfois, mais pas toujours, avoir des conséquences néfastes pour la santé“, explique l’OMS. En d’autres termes : les ondes des portables ne sont peut-être pas dangereuses, mais si elles le sont, on ne le sait pas encore
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