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Les métaux s’échangent difficilement sur le net

Niveaux de transactions trop faibles, manque d’appui de la part des industriels… En une dizaine de jours, trois places de marchés métallurgiques ont fermé.

Le message enregistré se charge de l’oraison funèbre de Metalsite, une place de marché de l’industrie métallurgique. “ À partir du 6 juin, Metalsite suspend l’exploitation de sa place de marché pour poursuivre la restructuration de ses activités “, répète le répondeur du service client. La voix invite à se connecter sur le site pour être averti de futurs développements, mais la cessation d’activité n’y est pas signalée.

Vague de disparitions

Ce mois de juin 2001 aura été fatal pour de nombreux services dédiés à cette industrie. À la suite de Metalsite.com, Metalspectrum.com annonçait le 13 juin qu’il mettait la clé sous la porte. Le 15, c’était au tour d’Aluminium.com d’ajouter une ligne à la rubrique nécrologie.
Avec la chute de Metalsite et de Metalspectrum, le coup de semonce est sérieux pour le secteur, puisque ces acteurs bénéficiaient de l’appui des industriels.Metalsite figurait parmi les pionniers. La place de marché avait été lancée dès 1998 par Weirton Steel, un des premiers producteurs d’acier américains. En septembre 1999 Bethlehem Steel, le numéro 2 de la production d’acier aux États-Unis, et Ryerson Tull, un distributeur, étaient montés à son capital, rejoints par la société de capital-risque Internet Capital Group, qui avait déboursé 210 millions d’euros (1,37 milliards de francs), dont 35 millions d’euros en cash, pour reprendre à Weirton Steel une partie de sa participation.La place de marché semblait tenir ses promesses puisqu’à la fin du mois de février 2001, la société affirmait avoir proposé plus de 2 millions de tonnes d’acier sur son site durant l’année 2000, et conduit plus de 100 000 enchères. Pourtant, les revenus, basés sur le principe de la commission sur transaction, n’ont pas été au rendez-vous. L’investisseur principal, Internet Capital Group, en a tiré les conclusions en décidant de stopper l’aventure.Metalspectrum n’avait pas non plus à rougir de son ascendance. Fondée en mai 2000, la place de marché comptait huit investisseurs, producteurs ou distributeurs importants, tels que Alcoa ou Kaiser Aluminium. Mais à l’instar de Metalsite, Metalspectrum a buté sur le problème des revenus.

Réorienter les modèles

De tous les sites qui avaient investi le créneau, ce sont ceux qui ont réorienté leur modèle économique en cours de route qui devraient survivre. Parmi eux, E-Steel, lancé à l’origine comme place de marché transactionnelle indépendante, pour ensuite s’orienter vers la prestation de services technologiques aux fournisseurs et aux acheteurs de métaux.Aujourd’hui, sa reconversion semble avoir été couronnée de succès. Le 18 juin, le cabinet Jupiter Media Metrix publiait une étude de cas sur l’utilisation d’une solution E-steel par le géant automobile Ford.

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Maxime Rabiller