Plus de vingt ans après ses débuts, on a un peu perdu de vue la chronologie de la série Contra, mais une chose est sûre : en choisissant de donner une suite aux vieux épisodes 2D, Konami ne risquait pas la faute de goût. Contra, pour les ingrats qui auraient oublié, c’est la série qui a ouvert la porte à tous les Metal Slug et compagnie. Celle qui a mis au goût du jour shoot à pied survitaminé, boss gigantesques et boulettes qui encombrent tout l’écran, le genre hardcore avec des ennemis ainsi que des explosions dans tous les sens et la mort qui menace à chaque dixième de seconde.
Contrairement aux apparences, Contra ReBirth est bien un nouveau jeu, même s’il semble tout droit venu de la planète 90. A vrai dire, c’est fait exprès. Comme Capcom l’avait déjà fait pour Magaman 9, Konami nous gratifie d’un épisode aux graphismes rétro, ici typiquement Super Nintendo. Cela ne l’empêche pas d’avoir une sacré « gueule », d’autant qu’il passe admirablement la difficile épreuve de l’écran HD, souvent délicate pour les jeux Wii. Le jeu ne lésine par sur les effets délicieusement kitchs qui fleurent bon le mode 7, mais la sauce prend.
Sur le fond, ce nouveau Contra ne démérite pas non plus. Il délivre sans coup férir sa dose de shoot délirant, avec des mille-pattes spaciaux plus grands que l’écran, et de nombreux passages épiques dont le moindre n’est pas une fameuse course de chameaux mécaniques. Pour situer, dès la scène d’intro passée, nos musculeux héros sautent depuis un hélico et font une entrée tonitruante dans un vaisseau spatial dont ils défoncent la paroi en passant, torses nus et tous pectoraux en avant. La classe, et sans combinaisons spatiales s’il vous plaît.
Niveau gameplay, c’est du shoot non stop, sans les phases en pseudo 3D qui plombaient un peu l’action de Contra 4 (sorti en import sur DS). Le joueur peut compter sur des power up lui conférant de nouvelles armes (il peut en porter deux en même temps, entre lesquelles il peut switcher librement). Et pour tirer, tout dépend du héros : Bill peut tirer en se déplaçant, contrairement à Yagyu, qui peut lui tirer vers le bas et en diagonale. Inutile de préciser qu’il est tout à fait possible, voire recommandé, de jouer à deux simultanément.
Vous ne serez d’ailleurs pas trop de deux pour affronter les aliens qui menaçent. Car même si en Normal, le challenge reste acceptable (merci les « Continues » infinis), Contra Rebirth est un jeu difficile qui risque de frustrer les moins patients. Le jeu ne comprend que cinq niveaux, mais il va falloir les apprendre tous par cœur et notamment les comportements des boss, si on veut avoir une chance de s’en sortir. A l’ancienne, quoi.
Les points positifs
– Un bon jeu à l’ancienne
– Epique comme les meilleurs des Contra
– Les « continues » infinis pour les débutants
– Le mode « cauchemar » pour les meilleurs
Les points négatifs
– Il n’y a que cinq niveaux
– Le style graphique, très réussi dans son genre, ne plaira pas à tout le monde pour autant
Note : 5/5
Prix : 1 000 Wii Points