Lorsque Cap Gemini a repris la branche consulting d’Ernst & Young, il y a deux ans, le groupe est entré du même coup dans le palmarès des plus grandes SSII mondiales. Mais le calendrier était des plus mauvais. C’est du moins ce qu’affirment aujourd’hui les observateurs anglo-saxons. Du fait de l’éclatement de la bulle internet, le marché commençait à traverser une longue période de turbulences. Au point que même les grands acteurs continuent encore, en juin 2002, à payer leur tribut à la crise. C’est ainsi que les banques américaines Merrill Lynch et Goldman Sachs ont émis, il y a quelques jours, des avis défavorables sur CGEY, Merrill Lynch allant jusqu’à conseiller à ses clients de vendre la valeur. Tout simplement ! “Les grosses vedettes technologiques des années 1997 à 2000 ont disparu, explique Ariel Bauer, analyste chez Merrill Lynch. Le marché des consultants et des systèmes d’intégration est extrêmement difficile, et la pression sur les tarifs est intense. Dans certains secteurs d’activité, et dans plusieurs zones géographiques, cette remise peut atteindre 15 %.”
#8220;20 % de salariés en trop”
‘avenir n’est pas plus rose. Les fins limiers de Merrill Lynch ont sondé les directeurs informatiques quant à leurs intentions d’achats. Résultat : 50 % d’entre eux prévoient un budget “à peine stable” pour l’ensemble de 2002 ! Les dépenses devraient donc repartir à la hausse en 2003… au plus tôt. En attendant la reprise, elles se concentrent sur l’entretien et l’optimisation des systèmes existants.” La direction de CGEY essaie de s’adapter à la nouvelle donne, souligne Ariel Bauer. Mais il lui faudra de 12 à 18 mois pour atteindre la masse critique. Et pendant ce temps, la société perd des parts de marché. “ Conclusion de l’expert de Merrill Lynch : l’année 2002 devrait être nettement dans le rouge ?” de 24 millions d’euros environ ?”, et l’exercice 2003 légèrement bénéficiaire, aux alentours de 22 millions d’euros. Mais selon lui, les effectifs de l’entreprise sont, de toute façon, beaucoup trop importants pour le travail à effectuer. C’est pourquoi Merrill Lynch conseille de réaliser une nouvelle coupe claire de 5 000 personnes, soit 20 % des effectifs.e son côté, Michael Finney, l’expert londonien de SG Cowen Equity Research (une filiale de la Société générale), est (un peu) moins brutal. Visiblement impressionné par plusieurs commandes de sous-traitance (outsourcing) engrangées au premier trimestre 2002, il se veut confiant dans la capacité de CGEY à croître de 15 % dans ce seul secteur, et cela, dès cette année. Il n’empêche : lui aussi verrait d’un assez bon ?”il une réduction d’effectifs. Particulièrement en Europe.
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