Le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, a qualifié ce matin d’“aberrante” la chute des valeurs technologiques, s’empressant par ailleurs de rajouter que ces dernières avaient également grimpé d’une manière ” aberrante “.Le premier banquier de France se démarque à peine des analystes, qui, à l’instar de celui d’ABN Amro, déclare que la baisse des marchés financiers tout au long de cette semaine laissait apparaître un sentiment de capitulation.Que dire enfin des dirigeants des sociétés high-tech : le rachat de Compaq par HP a été accueilli par une chute de 10,3 % de l’action Compaq mercredi à New York, quand HP s’effondrait pour sa part de 18,7 %.Le carton jaune adressé par les marchés à cette opération qualifiée de ” défensive ” fait peser une épée de Damoclès sur Carly Fiorina, CEO de HP. La femme à ” la main de fer dans un gant de fer “, comme la brocarde la presse économique, sera-t-elle la première victime du plan social que son entourage s’apprête à mettre en place ? Affaire à suivre…En France, Michel Bon tentait pour sa part de convaincre mercredi les investisseurs que les résultats semestriels de France Télécom étaient à son effigie, à savoir ” bons “. En pure perte, l’opérateur a dégringolé de 18,51 % sur cinq séances, avant de finir stable vendredi. La faute à la dette, sans doute. En tout cas, les investisseurs ont fait de France Télécom leur tête de turc de la semaine puisque la société enregistre la plus forte baisse du CAC 40.Idem pour les deux filiales. La réussite apparente d’Orange, qui affiche son premier bénéfice après impôt de son histoire, perd 6,63 % sur cinq jours, dont 2,63 % sur la seule journée de vendredi. Peine perdue également pour Wanadoo, qui tombe de 14,15 % cette semaine, et de 0,49 % encore à l’orée du week-end.L’autre star de la nouvelle économie, Jean-Marie Messier, essuie aussi les plâtres. Vivendi Universal (-16,94 % cette semaine, et -3,29 % vendredi). Explication : la rumeur d’un rachat de Yahoo
!, ce que le numéro deux mondial de la communication a aussitôt démenti, a permis aux marchés d’adresser un avertissement aux dirigeants qui s’aventurent un peu trop sur Internet.Tout naturellement, TF1 (-13,72 % sur cinq jours, et -6,44 % vendredi) et Lagardère (une baisse de 7,29 % cette semaine) n’ont pas échappé à la sanction.Enfin, l’avertissement sur résultats de Motorola a provoqué un nouveau décrochage des équipementiers. Alcatel perd 15,93 % cette semaine.Le numéro un européen de la fabrication de microprocesseurs, STMicroelectronics, boit aussi la tasse (-12,99 % cette semaine). Preuve du marasme ambiant, le groupe franco-italien ne s’est repris que de 3 % vendredi après l’annonce de deux bonnes nouvelles. Tout d’abord, son concurrent Intel a annoncé qu’il respecterait ses prévisions de chiffre d’affaires pour le troisième trimestre. Ensuite, STMicroelectronics en personne prédisait vendredi matin une reprise de l’activité au quatrième trimestre 2001.A force d’enfoncer ses seuils de résistance, le CAC 40, qui perdait encore 1,50 % vendredi, rebondira. En tout cas, c’est le pronostic des analystes.C’est sans doute dans cette croyance que la Maison Blanche a puisé sa réflexion avant la publication du pire taux de chômage aux Etats-Unis depuis septembre 1997 ?” celui-ci s’est élevé à 4,9 % à la fin août contre 4,5 % en juillet. ” Le chômage augmente avant que la situation ne s’améliore. […] Cest un indice différé “, a déclaré la porte-parole Claire Buchan. Il fallait y penser…
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