Grosse colère d’un dirigeant de société de conseil. Il y a peu, dans les colonnes de 01 Informatique, un de ses anciens salariés avait osé critiquer la politique de ressources humaines de l’entreprise. A priori, pas de quoi fouetter un chat. Et pourtant, le dirigeant a fini par avouer : ” De tels propos font ombrage à notre réputation, à un moment où nous avons à faire face à de nombreux départs. “En effet, poussés par un désir d’aventure, par l’envie de voler de leurs propres ailes, cadres et consultants ont de plus en plus tendance à quitter les grosses structures pour faire bénéficier de leurs compétences les jeunes pousses.
Quittant ainsi le confort d’une situation établie, et d’une carrière relativement programmée, pour se frotter au risque. La récente enquête réalisée par Oberthur Consultants confirme cette tendance : ” Dans l’univers des SSII, on assiste depuis six mois à un accroissement de près de 40 % des démissions, l’attrait exercé par les start-up étant bien souvent le facteur déterminant. “D’où l’inquiétude de patrons confrontés à un marché où les ressources se font de plus en plus rares. Aussi diplômé soit-il, un débutant n’aura jamais la même carrure qu’un employé expérimenté.
Face à ces départs en masse, de nouveaux discours apparaissent. C’est d’abord celui de ” l’esprit start-up “. Toutes les grandes SSII vantent désormais l’existence, dans leur organisation, de nouveaux départements avec une ambiance Web, touchant le plus souvent à l’e-business.Mais elles n’hésitent pas en même temps à stigmatiser les vraies jeunes pousses : ” Elles ne tiendront pas la route longtemps. L
eurs stock-options ne sont qu’un mirage aux alouettes. E
lles n’offrent ni plan de carrière ni formation. Elles épuisent leurs équipes en ne comptant pas leurs heures. ” Sont-elles donc si peu sûres d’elles pour procéder à ce démolissage systématique ? Comme si les mammouths pouvaient craindre les souris !Cette hémorragie est pourtant la preuve du caractère entreprenant des salariés. Las de courber l’échine dans des organisations trop hiérarchisées, ils saisissent, sans hésiter, ce nouvel appel d’air. Aux dirigeants des grandes structures den tenir compte, et de revoir en conséquence la gestion de leurs ressources humaines.Prochaine chronique le lundi 3 juillet 2000
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