Hervé Palisson (France Election) : ‘ la réaction des lecteurs est très positive ‘
OUIJ’affirme que toute collectivité qui voudrait frauder des élections n’aurait aucun intérêt à utiliser des machines à voter électroniques. Le traditionnel vote papier reste encore le plus simple à fausser. C’est beaucoup plus discret et moins complexe à mettre en place qu’un complot organisé autour d’une machine. Il est trop facile d’accuser la machine en cas de litige, tout comme il est possible de faire une expérience de laboratoire pour la bricoler. Dans la réalité, il faut obtenir la clé de l’endroit où elle est stockée, faire appel à des experts, briser les scellés, etc. Des opérations qui nécessitent du temps, des complices et de la discrétion. Chaque méthode électorale a ses limites.Avec les ordinateurs de vote, les bulletins sont positionnés dans la machine jusqu’au dépouillement, qui est effectué en présence du président du bureau de vote et de ses assesseurs. C’est leur procès-verbal qui fait foi, de la même manière que pour les votes papier. Il y a toujours un delta d’erreurs, par exemple les citoyens qui partent sans émarger. Mais, avec les machines, les bulletins nuls n’existent plus, l’organisation des élections est simplifiée, elle est plus rapide et plus économique. Tant que voter ne consiste qu’à faire un choix et le valider, la machine électronique reste le processus le plus simple qui soit. Et c’est le mode de scrutin le plus fiable. La réaction des électeurs est d’ailleurs très positive. Il ne s’agit pas de complexifier les choses, pour répondre à une polémique injustifiée.
Pierre Muller (association Ordinateurs-de-vote) : ‘ ce qui est en place n’est pas satisfaisant ‘
NONActuellement, les bureaux de vote ne peuvent pas vérifier l’intégrité de l’ordinateur de vote afin de s’assurer du bon déroulement des élections. Des démonstrations ont été réalisées par des chercheurs hollandais, allemands et américains, démontrant que des modifications indétectables pouvaient fausser les résultats. On a pu mesurer dans certaines communes des différences entre les électeurs émargés et les votes électroniques. Il faudrait faire une étude plus complète pour en trouver la cause. En cas de litige, le recomptage des bulletins s’avère impossible, la machine se contentant de réimprimer les tickets enregistrés. On peut pourtant imaginer de concevoir une version modifiée du logiciel, installée dans la machine avant l’élection pour fausser les votes. Quand on lit le Code électoral (très détaillé), on s’aperçoit qu’il est basé sur la défiance concernant toutes les manipulations de bulletins papier. Or, dès que l’administration parle du vote électronique, elle affiche une confiance aveugle dans la machine. C’est très paradoxal. Certaines mairies ont décidé de ne plus utiliser les machines à voter électroniques, et l’administration déconseille à celles non équipées d’acheter ces machines. Les incertitudes sont donc avérées, mais plutôt que de mettre des rustines sur un problème, ne vaudrait-il pas mieux l’attaquer à sa source ? Nous demandons une réforme du vote électronique, avec un système de contrôle efficace pour les électeurs et des machines vérifiables par le bureau de vote. En attendant, revenons au vote papier.
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