Les Américains ont vraiment besoin de prendre des vacances. On ne voit pas ce qui pourrait mieux stimuler l’économie US.
Ce pays a un taux de chômage acceptable mais sa croissance en général et celle de la consommation des ménages en particulier est au point mort. Bizarre. Imaginons un ingénieur chez Microsoft dans son État de Washington. Il dispose comme tous ses pairs d’au moins deux voitures et de l’une de ces belles et nombreuses maisons en bois qu’on trouve sur le bord du Pacifique nord et qui font la joliesse de Seattle. Problème : il ne dépense pas son argent. Quand dépenserait-il son argent d’ailleurs ? Il se lève comme tout le monde entre 5 h 30 et 6 h 30 pour éviter les embouteillages. Et après une journée marathon, il rentre chez lui. Donc, pas question d’aller traîner à Capitol Hill pour boire un verre, vu que l’heure du lever sera toujours la même le lendemain matin. Bref pour sa contribution à la croissance américaine, sa seule fenêtre de tir c’est le samedi après-midi au centre commercial le plus proche. Cet ingénieur doit prendre des vacances ! Il a besoin, à tout le moins, d’un début de réduction du temps de travail. Il doit se mettre aux loisirs et se procurer ce dont il a besoin pour en profiter.La France a jusqu’ici réussi ce pari avec un taux de chômage à 9 % en régression constante et une croissance qui gravite autour de 3 %. Plus de gens au travail, plus d’heures de loisirs, plus de dépenses, c’est un cercle vertueux comme dirait Molière, ou un ticket win-win comme on dit de nos jours. Il faut transmettre la bonne recette au président des États-Unis, George W. Bush. C’est là que se trouve le vrai relais de croissance. Dans ce pays où les congés ne dépassent pas 15 jours les bonnes années, il ne serait pas mauvais dallonger un peu le temps des récréations.
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