Elles représentent en moyenne près de la moitié des coûts d’une connexion internationale, ce qui limite les entreprises dans leur approvisionnement en bande passante.Exemple : pour une liaison internationale Paris-Milan à 34 Mbit/s, il faut compter environ 10 000 euros par mois pour la ligne interconnectant les deux PoP (471 km à vol d’oiseau), mais plus de 8 400 euros par mois si l’accès aux points d’accès respectifs (2 x 5 km) se fait par des liaisons d’accès, louées auprès des opérateurs historiques. Ramenés au kilomètre, les prix des lignes louées d’accès sont donc 40 fois plus élevés que ceux des lignes internationales.La concurrence féroce sur le marché des liaisons longue distance n’explique qu’en partie cette disparité, qui s’est creusée au cours de ces dernières années. Selon Ebone, il faut également y voir un abus de la part des opérateurs historiques.“Les opérateurs historiques comme France Télécom profitent de leur position dominante, commente Christophe Lahaye, vice-président d’Ebone pour la France, aussi bien au niveau des tarifs qui restent trop élevés qu’au niveau des conditions de livraisons (SLA), souvent fixées de manière unilatérale et arbitraire.”Malheureusement, il est impossible de contourner ce monopole des opérateurs historiques : les lignes louées d’accès sont pratiquement le seul moyen fiable à la portée des entreprises pour le raccord au réseau d’un opérateur avec un débit et une qualité satisfaisantes.Elles restent irremplaçables, que ce soit pour accéder à Internet ou pour interconnecter les sites dans le cadre des offres de VPN IP. Les technologies alternatives, DSL ou BLR, sont, en grande majorité, jugées soit immatures, soit mal adaptées pour les hauts débits.
Appliquer les directives européennes
C’est pourquoi l’opérateur paneuropéen demande que la tarification des liaisons d’accès louées soit orientée vers les coûts réels, conformément aux directives européennes (ONP/Liaisons Louées 92/44/CE, et ONP/Interconnexion 97/33/CE), et que les plafonds tarifaires énoncés par la recommandation spécifique du 24 novembre 1999 soient respectés. Ces directives sont, jusqu’ici, encore largement ignorées dans les pays européens. C’est aux autorités de régulation européennes de les faire appliquer.En France, l’ART a fait un pas en ce sens, en demandant à France Télécom de fournir une recommandation sur les liaisons louées pour permettre le raccordement des entreprises aux points de présence des opérateurs alternatifs. Publiée le 25 juillet dernier, elle répondrait de manière satisfaisante aux revendications avancées par Ebone et les autres opérateurs présents dans l’Hexagone. Elle fixe, en effet, les obligations suivantes :- ces liaisons devront offrir jusqu’à 155 Mbit/s de débit, pour des distances allant jusqu’à 50 km à vol d’oiseau ;- à prestation égale (débit et distance), leurs tarifs devront être sensiblement inférieurs aux tarifs de détail Transfix, puisqu’ils sont libres de certains coûts, comme les coûts commerciaux ;- ces liaisons ne pourront comporter qu’un seul segment local ;- en cas de colocalisation des équipements, France Télécom peut prévoir un coût supplémentaire pour le tirage de jarretières ;- les délais de livraisons et de rétablissement devront être au moins identiques à ceux des contrats Transfix ;- les contrats Transfix actuels devront migrer sans pénalités vers des conventions d’interconnexion (www.ebone.com) (www.yankee.com) (www.art-telecom.fr).
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