Une nouvelle affaire de lien profond (deep linking) secoue le Web. Cette pratique consiste à établir un lien avec l’intérieur d’un site sans passer directement par sa page d’accueil.Début décembre, Cadres Online (COL)?” partenaire de 01net. ?” dont les offres d’emplois sont référencées par Keljob, constate que le metamoteur de recherche redirige directement les internautes sur ses pages intérieures, contournant ainsi sa propre page d’accueil.La filiale d’Havas Numérique met alors en place une page Web tampon pour réorienter les visiteurs en provenance de Keljob, vers la page d’accueil de COL.En réponse, les informaticiens de Keljob décident de pirater la solution mise en place par COL et ce au risque de “modifier et d’altérer les codes sources des pages Web de COL, et de présenter le contenu d’une page Web, sous une adresse différente de celle de son site d’origine”, selon les termes du jugement.C’est cette démarche qu’a condamnée le tribunal de commerce de Paris dans son ordonnance de référé prononcée le 26 décembre dernier. Pour la juridiction, le fait de “ne pas signaler à l’internaute […] qu’il est dirigé vers un site ou une page Web extérieure au premier site connecté” peut être considéré comme “une action déloyale, parasitaire et une appropriation du travail et des efforts d’autrui”.Par ailleurs, le tribunal a décidé de nommer un expert pour déterminer si les faits reprochés à Keljob ont pu porter préjudice à COL, en modifiant notamment la mesure d’audience du site. Keljob devrait faire appel de cette décision de justice dans les prochains jours.Mais pour Cadres Online, le prononcé du tribunal de commerce de Paris a peut-être tout d’une victoire à la Pyrrhus.Le marché de l’emploi en ligne est en effet engagé dans une course effrénée à l’audience et aux revenus publicitaires. Or dans un tel contexte, Cadres Online, toujours numéro un des sites d’emploi en ligne en nombre de visiteurs, peut difficilement prendre le risque de se déréférencer de Keljob. Le métamoteur lui apporterait en effet aujourdhui un gain substantiel de 200 000 à 300 000 pages vues tous les mois.” Nous sommes respectueux du droit “, indique le PDG de Cadres Online, Bruno Diemoz-Rosset. ” En conséquence, nous ne ferons aucun commentaire sur cette affaire avant la fin de la procédure. “Dans les faits, la justice suit son cours, ” la barrière technologique “,
dixit Keljob, a disparu et le métamoteur continue de faire des ” liens profonds “ en direction du site de Cadres Online.
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