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Les liens hypertextes, propriété de British Telecom

L’opérateur britannique a retrouvé, au fond de ses tiroirs, un brevet décrivant le concept des hyperliens. Il a bien l’intention d’en faire payer l’usage.

D’une utilité fort contestable, les brevets logiciels ont au moins le mérite de nous faire rire ! Cette fois-ci, le clown est l’opérateur anglais British Telecom.
BT s’est aperçu qu’il disposait depuis 1989 d’un brevet américain lui certifiant un droit de propriété intellectuelle sur les liens hypertextes.Ce brevet est le fruit de recherches sur les informations textuelles en ligne sur les systèmes d’informations Viewdata and Prestel menées en 1976 par le General Post Office (GPO). Pour la note historique, le GPO fut ensuite scindé en deux entités : le Post Office et BT.British Telecom a engagé les experts en propriété intellectuelle de Scipher qui lui ont confirmé que le brevet est valable. D’où, l’idée géniale de BT de créer un système de licences pour permettre aux fournisseurs américains de lui payer des royalties sur les liens hypertextes !Dans sa grande magnanimité, BT a décidé d’épargner les internautes qui auront donc le droit de cliquer gratuitement sur le Web.

L’hypertexte à l’époque des “pattes d’éph'”

” Nous avons déposé auprès de l’office américain des brevets le principe des liens hypertextes dans les années soixante-dix, quand les gens portaient encore des cravates larges et des pattes d’éph’ “, a déclaré sans rire un porte-parole de BT.Cette attitude devrait faire réfléchir à deux fois les commissaires européens qui doivent adopter en juillet prochain les brevets logiciels. Ce genre de situation ridicule ne tue certes pas et elle est même plutôt amusante. Mais, la Net-économie européenne a-t-elle besoin de s’embourber dans les multiples procès qui suivront lapparition des brevets logiciels ?

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Antonin Billet