Les libraires ont la moutarde qui monte au nez. Le Syndicat de la librairie française (SLF) vient de publier un communiqué dans lequel il dénonce le « dumping » d’Amazon en matière de gratuité des frais de port alors qu’une proposition de loi UMP visant à soutenir les libraires face aux opérateurs en ligne sera débattue le 3 octobre à l’Assemblée.
Ce texte vise à empêcher que les acteurs de vente sur internet comme Amazon offrent les frais de port, ce qui est jugé comme de la concurrence déloyale par les librairies « physiques ». « Nous défendons une concurrence juste entre les ventes en ligne et les ventes en magasin », souligne le SLF. « Offrir les frais de port, c’est vendre à perte pour tuer la concurrence et détenir un monopole des ventes ». Un texte interministériel sur l’encadrement de la facturation des frais de port sur internet est aussi « en cours d’arbitrage au sein du gouvernement », a précisé le SLF à l’AFP.
En cumulant gratuité des frais de port, sans minimum d’achat, pour l’achat des livres, et rabais systématique de 5%, « Amazon finance, grâce à l’évasion fiscale, une politique de dumping visant à étrangler ses concurrents, à contourner le prix unique du livre et à bâtir un monopole qui lui permettra dans quelques années d’imposer ses conditions aux éditeurs et de relever ses prix », s’insurge le Syndicat.
Face à cette concurrence déloyale, « les libraires soutiennent les positions exprimées par la ministre de la Culture et de nombreux députés de la majorité comme de l’opposition » afin de rééquilibrer la concurrence entre vente en ligne et vente physique de livres. Ils souhaitent qu’une mesure « soit rapidement adoptée » par le Parlement.
En France, Amazon réserve au livre (ainsi qu’aux chaussures et aux vêtements) la gratuité des frais de port sans minimum d’achat. A l’international, le distributeur en ligne n’offre généralement les frais de port sans minimum d’achat que dans les pays appliquant un prix unique du livre, dénonce le SLF.
Plus de 500 librairies françaises ont investi pour offrir à leurs clients la possibilité d’acheter, avec frais de port, sur internet en complément des achats en magasin. Cette activité peut représenter jusqu’à 6% du chiffre d’affaires des libraires. Mais, déplore le SLF, « les pratiques prédatrices d’Amazon freinent considérablement » le développement de ces services.
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