La contrefaçon ne concerne pas que les sacs de luxe, les bijoux ou les médicaments. Les produits électroniques, dans une moindre mesure, ont toujours fait partie des cibles des contrefacteurs. Mais leur terrain de chasse semble
s’agrandir : la douane française indique avoir intercepté pour la première fois des clés USB et des lecteurs MP3 contrefaits en août dernier. Quinze mille pièces auraient ainsi été saisies à Roissy, pour un montant d’environ 1,6 million
d’euros.‘ En matière de produits électroniques, les Douanes saisissent habituellement des batteries de portables, des cartouches d’encre ou des appareils photo. Soit 52 000 articles en 2005 sur un total de
5,6 millions saisis cette année-là, relativise Sophie Meynard, chef du bureau de lutte anticontrefaçon à la direction générale des Douanes. Les 15 000 clés et lecteurs MP3 interceptés ne représentent donc qu’une
toute petite partie de ce total, mais leur nombre ne devrait pas être négligeable en fin d’année, surtout pour les lecteurs MP3. ‘Une évolution logique, les faussaires suivant fatalement les tendances du marché. Le nombre de lecteurs saisis par les Douanes ne reflète d’ailleurs pas le nombre de contrefaçons réelles : les autorités ne peuvent intervenir que
sur des livraisons physiques et ont du mal à lutter contre les sites de vente frauduleux basés à l’étranger, qui expédient leur marchandise vers la France. Et sans parler d’Internet, la rue reste un excellent moyen pour les contrefacteurs d’écouler
leur marchandise, notamment de
faux iPod, sans que les Douanes ne l’intègrent à leurs statistiques.
Sony sur le pied de guerre
La saisie du mois d’août portait sur des imitations de matériel Sony, marque souvent copiée. Le constructeur constate l’existence de plusieurs milliers de produits contrefaits par an, rien que dans sa branche Sony Computers.
‘ Essentiellement des CD-Rom de jeux, des manettes, des cartes mémoire et même la PSP juste avant sa sortie. Après une accalmie, leur nombre a augmenté cet été, alors que la période de Noël est généralement la plus
propice, indique Nathalie Haussmann, une des avocates faisant partie de ‘ l’arsenal anticontrefaçon ‘ de Sony. Ces produits contrefaits sont interceptés lorsqu’ils sont en transit en France. Ils
proviennent de plus en plus du Moyen-Orient et plus seulement d’Asie. ‘Sony attaque systématiquement à chaque saisie, au niveau pénal ou civil. Des poursuites qui mènent à la destruction du matériel, mais pas toujours à la condamnation des participants (expéditeur et importateur), difficiles à débusquer à
l’étranger. En théorie, ils encourent une sévère amende et jusqu’à deux ans de prison, des peines également valables pour un particulier qui achèterait ces imitations.
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