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Les jeux vidéo se prennent au sérieux

Les titres ludiques commencent à être utilisés en entreprise. En témoigne l’organisation à Lyon du premier ‘ Serious Games Summit Europe ‘.

L’entretien d’évaluation de fin d’année fait partie des grands rituels de la vie d’entreprise. L’occasion pour Daesign, un éditeur d’Annecy, de transformer l’exercice en jeu vidéo. Mais pas un jeu vidéo pour se divertir. C’est
l’une des applications des serious games, ces logiciels inspirés par l’industrie ludique mais destinés au monde professionnel.Les représentants du secteur étaient réunis lundi 5 décembre à Lyon, pour l’édition 2005 de la Game Connection. Cette manifestation accueillait pour la première fois en Europe le Serious Games Summit, né aux Etats-Unis.

Jeux de rôles

L’Entretien d’évaluation a été développé initialement pour la BNP par Daesign. Ce petit éditeur spécialiste de ce secteur n’est pas un nouveau-né. Sous le nom d’InVisio, il avait commencé son existence comme studio
de jeux vidéo (Les Guignols de l’info 1 et 2), puis de jeux ludo-éducatifs (Virtual Sailing). Depuis fin 2003, il a pris le virage du jeu pour entreprise où il utilise sa technologie AVA
de création de personnage, avec son rôle, sa personnalité…Ainsi en va-t-il de Frank. Frank est un commercial dont l’année professionnelle a été marquée par autant de hauts que de bas et qui a droit à son entretien d’évaluation. Frank est aussi un personnage 3D, bougeant, parlant avec son
responsable, lui aussi en 3D. L’Entretien d’évaluation consiste donc à bien préparer cet entretien, puis à faire les bons choix tout au long d’une conversation ressemblant trait pour trait à une situation réelle. Avec, à la fin
de la tentative, un récapitulatif des points faibles et des points forts.

Former, dialoguer, combattre…

Mais les serious games ne s’arrêtent pas au monde de l’entreprise. Foreign Grounds envoie lui dans les rues de Monrovia, au Liberia. Ce projet de l’armée suédoise tente de faire vivre à de
futurs Casques bleus une expérience de patrouille dans les rues de cette ville. Le joueur doit y diriger six soldats, avec la possibilité de définir leur niveau d’engagement.Faute de temps pour le développer à partir de rien, ses créateurs ont utilisé un moteur 3D peu pacifique, celui du jeu de combat Unreal, mais mis à la sauce libérienne. ‘ Ce que nous ne
voulions pas, c’est une simulation où l’on obtient des récompenses, où l’on doive tirer sur tout, avec des réponses toutes faites,
explique Anders Frank, le directeur du programme. Au contraire, nous avons donné la
possibilité aux habitants de la capitale de dialoguer un minimum et, pour refléter la situation chaotique qui règne là-bas, les résultats à une même action ne doivent pas être les mêmes à chaque mission. ‘
Formation de jeunes conducteurs, entraînement au travail en équipe via une situation de survie sur une île déserte, simulation d’incendie avec manipulation d’extincteurs, l’industrie du serious game commence à
toucher à tout. Ne lui manque qu’un chef de file européen. Aux Etats-Unis, il est militaire. Un des jeux vidéo les plus populaires y a en effet pour nom America’s Army, un titre conçu par et pour les forces armées.

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Ludovic Nachury