Il n’aura pas fallu longtemps pour que les vieux réflexes reprennent le dessus. Fox News n’est pas forcément le média le plus progressiste auquel on puisse penser. Pour autant, dans le cadre de la couverture médiatique du massacre de Newtown, dans le Connecticut, la chaîne américaine vient de battre le tambour des vieux poncifs : la cause de la violence de ces jeunes meurtriers est à chercher du côté des jeux vidéo bien entendu. Et pour que ce média soit moins seul sur le banc des accusés, un « expert » interviewé par la journaliste Megyn Kelly lui adjoint un nouveau compagnon de route : Facebook.
Ainsi, le Dr Keith Ablow déclare : « vous savez […] j’ai peur que notre niveau d’empathie juste en tant que culture, que société, soit amoindri par des choses comme la téléréalité et Facebook qui semblent emmener les gens dans un monde fictif. Je pense que vous pourriez ajouter le jeu à cette liste, les jeux vidéo. »
Une société qui s’effondre
Une rupture des liens sociaux, un effondrement de la reconnaissance d’autrui comme une entité vivante respectable et égale à soi, c’est le reste de la théorie exposée par le Dr Keith Ablow au cours de son interview. C’est ce délitement d’une société « classique » qui fait que les membres les plus sensibles à la violence dans notre société peuvent devenir de dangereux tueurs. Il s’empresse même d’ajouter que, tant que les choses ne changeront pas, « il pourra y avoir d’autres cas » comme celui-ci. Le temps lui donnera forcément raison sur ce point.
Facebook et les jeux vidéo sont donc les boucs émissaires tout désignés pour expliquer l’horreur… Notons qu’on ne sait pas si le tueur jouait beaucoup, en revanche, il semblerait qu’il n’ait pas eu de page Facebook… Quoi qu’il en soit, il est vrai qu’il est toujours plus facile de pointer du doigt des médias que de remettre en question le fait que des armes de guerre puissent se retrouver aussi facilement dans les mains d’un jeune déséquilibré. Ce que les autres médias américains ont tendance à faire, eux.
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