Le maniement du fusil à plasma ou de la population de l’empire zorg méritait un diplôme. Le gouvernement vient donc d’annoncer la mise en place, pour septembre 2005, d’une ” école nationale des médias
interactifs “, un établissement chargé, selon ses créateurs, de distinguer la crème française du jeu vidéo.L’idée circulait depuis quelques années. En février 2003, à l’occasion du Milia, plusieurs industriels avaient lancé une association pour la création d’une telle école. A quoi le Premier ministre, sensible aux
demandes de ce secteur, avait répondu en juillet en confiant une mission de réflexion à Michel Averous, président honoraire de l’université
Montpellier II.
Une école à Angoulême en 2005
Ce dernier vient de rendre son rapport, entérinant les desiderata des industriels. Une école nationale sera donc créée à Angoulême, au sein du pôle images Magelis. Elle ouvrira véritablement ses portes en septembre 2005, même si une
première promotion y mettra les pieds via un master de l’université voisine. Les 30 à 40 heureux élus devront y passer deux ans. Avec un cursus mêlant leçons techniques, artistiques, managériales et financières.A Angoulême, il s’agira en effet de former des chefs de projet. ” Aujourd’hui, un jeu vidéo, c’est 5 à 15 millions d’euros, nous avons besoin de gens pour gérer de tels budgets “, explique Jean-Claude
Larue, le
délégué général du Sell (Syndicat des éditeurs des logiciels de loisir), le syndicat des grands groupes du secteur. ” Pour les autres professions, les talents sont
là : par exemple, pour les graphistes,
aux Gobelins. “
Les industriels associés au projet
Les industriels seront d’ailleurs associés de près à l’école. Plusieurs sièges leur seront réservés au conseil d’administration. Et un effort de financement leur sera demandé, en plus de celui de l’Etat et de la Région. C’est que
l'” école nationale des médias interactifs ” servira de vitrine, attestant du sérieux du métier de concepteur de jeux vidéo. ” Nous considérons qu’en France, il n’y a pas de reconnaissance sans débouché
universitaire “, poursuit Jean-Claude Larue. Le rapport Averous suggère même de permettre à l’établissement de décerner un diplôme d’ingénieur.Une fausse-bonne idée pour Marie-Anne Fontenier, directrice de Supinfogame, un établissement valenciennois privé jusque-là
référence dans le domaine : ” Pour un diplôme d’ingénieur, la commission des titres demande de nombreux cours théoriques, de maths, de physique, qui n’ont pas leur
place dans notre formation. Notre première promotion sort fin juin ; dans trois ans, nous pourrons demander plus simplement une certification d’Etat. “L’ambition du projet Averous de créer l’établissement de référence du jeu vidéo français suscite aussi quelques doutes. ” On ne se décrète pas plus grande école du jeu vidéo, poursuit Marie-Anne Fontenier. La Femis n’est
devenue une référence qu’avec le temps, grâce aux très bons cinéastes qui en sont sortis. ” La ” Normale Sup’ ” du jeu vidéo réclamée par les éditeurs français nest pas pour tout de suite.
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