‘ Nous devons créer une nouvelle expérience pour un nouveau consommateur. Les hardcore gamers ne représentent que 5 % du jeu sur mobiles, il faut toucher les autres
95 % ‘, déclarait Trip Hawkins en ouverture de la Game Developers Conference Mobile, une section entièrement dédiée aux jeux sur mobiles au sein de l’énorme conférence où affluent du 5 au 9 mars à San
Francisco plus de 12 000 professionnels du jeu vidéo. Trip Hawkins, fondateur d’Electronic Arts, est maintenant à la tête de Digital Chocolate dont les jeux pour mobiles incluent Tower Bloxx et MLSN Sports Picks.Ce pionnier du jeu vidéo déplore que parmi les 20 jeux les plus populaires, seulement 15 % soient des concepts originaux. ‘ Il y a 15 % de licences qui ne créent aucune valeur ajoutée et le reste
est constitué de jeux anciens comme Tetris, Pacman ou Solitaire. Dans ces conditions, nous ne pourrons pas croître ‘, estime Trip Hawkins. Il a exhorté une salle pleine de développeurs à ‘ cultiver une
mentalité d’artisan et à ne pas considérer que cette plate-forme est inférieure aux consoles malgré ses limitations. ‘
Aux Etats-Unis, le marché commence à prendre de l’ampleur. Selon Telephia, une compagnie qui analyse les factures de milliers d’abonnés mobiles, plus de 17 millions d’Américains ont téléchargé un jeu sur
leur téléphone au 4e trimestre 2006, générant des revenus de 151 millions de dollars (115 millions d’euros). EA Mobile caracole en tête du peloton suivi par le français Gameloft et l’américain Glu Mobile, mais
aussi plus de 90 éditeurs cherchant à se faire une place sur ce marché prometteur. Les chiffres de Telephia confirment que ces nouveaux joueurs ne correspondent pas au profil classique : 65 % sont des femmes.
Tirer parti des avantages du portable
‘ Nous ne savons pas qui sont nos clients ‘, confirme John Szeder, président de l’éditeur Mofactor. ‘ Ils sont déçus par leur première expérience avec tous les
jeux génériques proposés par les opérateurs et ils ne reviendront jamais. Il faut créer des jeux auxquels on peut jouer avec le pouce et qui connectent le joueur avec son réseau d’amis. ‘ Les réseaux sociaux et la
personnalisation des jeux, deux phénomènes importés du Web, ont trouvé un écho à la conférence. ‘ Les jeux sur mobiles doivent emprunter des idées qui marchent pour des sites communautaires comme YouTube ou Twitter :
partager ses contenus, contacter ses amis et utiliser une technologie accessible au plus grand nombre ‘, martèle Amy Jo Kim, directrice créative de Shufflebrain qui développe des jeux en réseaux pour EA, Digital Chocolate ou
Yahoo.Pour Paul Coulton, développeur et chercheur à l’université de Lancaster en Angleterre, le futur des jeux sur mobiles passe par l’intégration du toucher, de l’image avec l’appareil photo et du mouvement grâce
à des capteurs intégrés. Il espère aussi que des développeurs y ajouteront la localisation par GPS dans leurs jeux.
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