Il y en aurait une trentaine aujourd’hui. Auxquels il faudra ajouter près de quatre-vingts en préparation, dont beaucoup sont présentés dans les allées du salon E3, à Los Angeles. Les ‘ univers persistants ‘,
ces jeux vidéo en ligne où cohabitent et s’affrontent en permanence des milliers, voire des millions, de joueurs sont aujourd’hui à la mode (1). Pour se différencier, les éditeurs sortent une nouvelle arme : les grandes marques de l’imaginaire.
D’ici peu, il sera ainsi possible de vivre virtuellement dans les univers du Seigneur des anneaux, de Star Trek, de Conan ou des Pirates des Caraïbes.‘ Avoir une marque connue permet de faire comprendre immédiatement ce dont va parler le jeu. C’est un immense avantage quand il s’agit de toucher le grand public ‘, expliquait ainsi, lors
d’une conférence organisée dans le cadre de l’E3 et réunissant plusieurs éditeurs, Mike Goslin, vice-président du Virtual Reality Studio chez Disney. Or aujourd’hui, les univers persistants restent un divertissement de spécialistes : le plus
important,
‘ World of Warcraft ‘, avec ses 5,5 millions d’utilisateurs, est le seul à pouvoir prétendre se rapprocher du statut ‘ grand
public ‘.Disney, via sa filiale Buena Vista Games, y travaille justement. Celle-ci présentait sur son stand un univers persistant s’appuyant sur la marque Pirates des Caraïbes. C’est-à-dire sur un film déjà sorti, un
deuxième bientôt sur les écrans et un troisième en préparation. Chez Buena Vista Games, on parle d’une sortie du jeu pour 2007, en même temps que le troisième film. Manière de faire jouer pleinement ‘ l’effet
marque ‘.Le jeu a surtout le mérite d’emmener les univers persistants dans un thème qu’ils ne couvraient pas jusque-là, celui des pirates. Chaque joueur contrôlera le sien. Et éventuellement son bateau, pirate bien sûr. Quant à l’action, Buena
Vista promet de nombreuses batailles, navales ou non, des cartes au trésor et des parties de cartes effrénées dans les auberges. Le tout avec une franche allure de divertissement familial, Disney oblige.
Violence revendiquée pour ‘ Conan ‘
Direction opposée pour une autre marque ‘ culturelle ‘ connue, celle de Conan (personnage de l’écrivain Robert E. Howard qui a donné au cinéma le célèbre Conan le Barbare). Son éditeur,
Funcom, a choisi un moyen différent de se distinguer dans la masse des univers persistants : l’univers persistant ‘ pour adulte ‘. Dans Age of Conan, la violence est
revendiquée, l’étiquette plus de 18 ans entièrement assumée. Le jeu est conçu autour des combats, multipliant les moyens et les endroits où frapper son adversaire, permettant aux joueurs de se grouper en formations et autorisant la réalisation
de mouvements aussi particuliers que la décapitation.Prévu pour la fin de l’année, il profite d’une réalisation soignée qui permettra aux joueurs d’évoluer dans un monde au graphisme impeccable. Et bénéficie d’un coup marketing réussi. Sur l’E3, le goodies (2) du
moment, celui qui se retrouve le plus dans les sacs des visiteurs, provient du stand de Funcom : c’est une épée de Conan, gonflable.(1) Les univers persistants sont appelés ainsi car le contexte du jeu peut évoluer, même si le joueur n’est pas connecté.
(2) Goodies : petit objet, du stylo au tee-shirt en passant par toute idée absurde, distribué en masse sur un salon.
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