Abrûler les étapes, on peut se brûler les ailes. Certaines start up, qui s’étaient lancées dans de ruineuses campagnes de développement, sont aujourd’hui menacées d’asphyxie financière. “L’apport excessif d’argent les a conduites au dépôt de bilan”, constate Renaud Chavanne, dont la société Digital Business publie chaque mois un indicateur des levées de fonds. Les investisseurs n’ont pas laissé le temps aux jeunes pousses de croître à leur propre rythme.Après avoir élevé leur niveau de dépenses, celles-ci ont été condamnées à maintenir un haut financement. Le schéma fonctionnait hier mais, désormais, les ratés se multiplient. La difficulté à boucler un second tour de table touche tous les types de start up, même les plus prestigieuses. C’est le cas d’Activia Networks, fabricant d’un routeur de contenu qui optimise la diffusion du multimédia sur internet. Soutenu par des personnalités de ce secteur et du logiciel, appuyé par des grands de l’informatique, expert techniquement et visant le marché porteur du CDN (Content Delivery Network), il peine à achever son deuxième financement. La situation est identique chez Hub2b, spécialiste de la publication de l’information en ligne.
Repli vers la fusion avec des partenaires industriels
Du coup, Digital Business le confirme : seize jeunes pousses informatiques françaises “ont converti leur levée de fonds en recherche de partenaires industriels, dans le cadre d’opérations de fusion “.Le risque est tel que certains, comme Olivier Picciotto, directeur général de Twinsoft, se réjouissent de ne pas avoir levé de premier tour de table. Les investisseurs avaient lâché, au dernier moment, cet éditeur français spécialiste du Teletel, qui s’est tourné vers la connexion aux grands systèmes. Un échec dont il se félicite : forcé de se serrer la ceinture, recourant à l’autofinancement et aux aides de l’Etat, la société réalise 1 million d’euros de chiffre d’affaires, mais tient toujours.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.