‘ Je démarche les SSII parce qu’elles sont les seules à recruter. ‘ A 24 ans, Lucas, diplômé de la promotion 2004 d’Esigetel, entend, faute de mieux, suivre le parcours classique
de ses aînés. Son projet : faire ses premières armes au sein d’une société de services pendant deux à cinq ans, le temps d’acquérir une expertise technique, puis rejoindre une entreprise cliente.
Une reprise progressive
Cette démarche est partagée par la majorité des 3 500 étudiants, issus de 15 écoles d’ingénieurs, qui se pressaient, le 18 novembre dernier, au Stade de France (Saint-Denis). Les étudiants de troisième année,
à la recherche d’un stage ou d’un emploi, démarchaient les 60 recruteurs présents à Forum Alliance Plus.Cette quatorzième édition du principal forum étudiants signait le retour des SSII avec, entre autres, Atos Origin, Capgemini, SII ou Steria, et une progression du nombre d’entreprises de 30 à 40 % par rapport aux années de
crise. Le niveau record de 2001 avec ses 140 entreprises au compteur semble toutefois encore très loin.Responsable de l’association Alliance Plus, Chantal Dossa y voit néanmoins le signe d’une reprise progressive, notamment dans les télécoms et le secteur bancaire : ‘ Faute de visibilité, certaines SSII
préfèrent accueillir pendant six mois des stagiaires de fin d’étude, puis les embaucher, si l’opportunité se présente. ‘
Ecarter les ‘ marchands de viande ‘
Une tactique à pas comptés qui fonctionne dans les deux sens. Pas question, pour Lucas, de déposer son CV à tous les stands. Avant de venir au forum, il s’est informé sur la santé financière des sociétés et leur renommée sur
Internet ou, plus difficile, en interrogeant des consultants en poste.D’emblée, il évite les grandes SSII qui ‘ nous traitent comme du bétail ‘. Le déroulé de l’entretien lui donne aussi quelques indications. Les deux premières questions qui lui sont posées
sont, en général, ‘ êtes-vous mobile ? ‘ et ‘ quelles sont vos prétentions salariales ? ‘.Possibilités de formation et d’évolution de carrière n’arrivent qu’après. Avec un entretien d’embauche par semaine, Lucas ne perd pas le moral. Même s’il sait que la SSII ne le retiendra que si elle
remporte le contrat. ‘ Il faut appeler souvent pour remettre son CV sur le haut de la pile. ‘ Telle est la loi du milieu, et la nouvelle génération de diplômés ne se berce pas d’illusions.
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