“Avant la crise, les entreprises recherchaient des chefs de projet juniors pour attirer de jeunes talents en période de pénurie”, observe Georges Thiberville, fondateur du cabinet TTA (Tauzia, Thiberville & Associés). Aujourd’hui, le contexte a bien changé. L’époque où l’on s’arrachait des chefs de projet diplomés de vingt-cinq ans semble dépassée. Paradoxalement, recruter un chef de projet ayant douze à dix-huit mois d’expérience sur ce poste est loin d’être chose aisée : “Comme le marché de l’informatique est en crise, les chefs de projet en place préfèrent conserver leur poste. C’est un réel obstacle au recrutement”, observe Aline Nivaud, directrice des ressources humaines chez Team Partner Group, dont le plan de recrutement en 2002 tablait sur deux cent cinquante informaticiens.Avec la crise, “les clients sont devenus très exigeants. Ils veulent des chefs de projet expérimentés, centrés sur les problèmes fonctionnels des utilisateurs”, poursuit de son côté Georges Thiberville. Un critère qui joue d’abord en faveur des chefs de projet seniors bénéficiant d’une double, voire d’une triple compétence. Ils doivent d’abord maîtriser les principaux langages et systèmes d’exploitation du marché pour encadrer l’équipe de développeurs. Il leur faut en outre connaître le métier de leur futur employeur. C’est d’autant plus important que “cela permettra au candidat de bien comprendre les besoins de son entreprise et de maîtriser les processus de fonctionnement des utilisateurs”, estime Olivier Ballu, directeur du cabinet de recrutement Bernard Riquier.
Compétences techniques et qualité d’écoute
Enfin, le candidat devra, si possible, attester d’une mission réussie dans des applications phares comme la gestion de la relation client (GRC), la sécurité, ou encore la logistique : les projets stratégiques pour les entreprises. “Les chefs de projet ayant une expérience en gestion de la chaîne logistique, PGI, GRC, EAI, ou en sécurité, auront davantage de chances d’être recrutés, indique même François Godin, directeur associé de Michael Page. C’est surtout l’agroalimentaire et la grande distribution qui dominent les marchés, avec des projets de gestion commerciale ou logistique.” A côté des compétences techniques, les candidats devront développer leur qualité d’écoute. “Comme nous sommes passés dans un mode de développement incrémental, à savoir pas à pas, le chef de projet est appelé à dialoguer davantage avec son client”, avertit Georges Thiberville. Les candidats devront aussi savoir imposer délais et budgets à leur équipe ou à leurs fournisseurs. Autant de qualités requises qui expliquent le niveau des salaires : entre 45 000 et 76 000 euros.
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