La grand-messe du capital-risque a ouvert ses portes hier. Attendu, non sans impatience, par les investisseurs et les créateurs d’entreprises, le Capital-IT ” cru automne 2002 ” devait permettre de prendre le pouls d’un secteur moribond. Il faut dire que l’amorçage (le premier stade de financement des sociétés en création) a connu un fort désintérêt de la part des investisseurs.Ainsi, dans son dernier rapport sur l’activité du capital-investissement, l’EVCA (European Venture Capital Association) note que ce stade d’investissement a connu une baisse de 5 % au deuxième trimestre : il a chuté à 36 millions d’euros.
Etre présent pour ne pas laisser ” échapper l’oiseau rare “
Plus encore, seules 47 sociétés en création ont réussi le tour de force de lever des fonds sur l’Europe entière, avec un financement moyen de 760 000 euros.Les choses se présentaient donc sous des auspices défavorables pour Capital-IT. Pourtant, les investisseurs ont répondu présent.” Ce n’était pas gagné ! Nous sommes aujourd’hui rassurés. Nous comptons accueillir sur ces trois jours quelque 800 inscrits, c’est-à-dire autant de visiteurs que pour l’édition de l’automne 2001 “, commente Emmanuel Libaudière, directeur général de FFT&Events, la société organisatrice de la manifestation.Les sociétés de capital-risque se bousculaient donc dans les salons de l’hôtel Suffren pour dénicher la pépite dans laquelle ils mettront tous leurs espoirs… et leurs deniers. “Ce n’est généralement pas dans ce type de sauterie que nous trouvons les dossiers les plus intéressants. Les entrepreneurs dignes de ce nom savent nous trouver tout seul ! Mais, nous nous devons d’être présents sur ce type d’événement pour ne pas laisser échapper l’oiseau rare “, avoue un professionnel du secteur.
” Le sans-fil se porte plutôt bien… “
Ils ont ainsi pu écouter les présentations d’une quarantaine de sociétés en manque de capitaux. Signe que convaincre les investisseurs devient un exercice de plus en plus délicat. Ainsi Xiam, une société irlandaise développant des plates-formes d’application pour mobiles, n’a pas hésité à faire le chemin jusqu’à Paris. Pourtant, elle avait réussi à glaner 9,75 millions d’euros lors de précédents tours de table. Son PDG, Colm Healy, souligne laconiquement : “Nous avons choisi de participer à cette manifestation, où nous pouvons présenter notre business à une pléthore d’investisseurs réunis en un endroit, quitte à traverser la Manche.” Et qui sait, Xiam trouvera peut-être le partenaire de ses rêves, la mobilité apparaissant comme le secteur de la saison.” Le sans-fil se porte plutôt bien ! C’est une niche où les acteurs n’ont pas besoin de centaines de millions d’euros, contrairement aux telcos purs et durs. En outre, les opérateurs, France Télécom en tête vont devoir se recentrer sur leur métier de base, laissant ainsi le champ libre à de jeunes sociétés pour développer des technologies annexes “, commente cet investisseur.
… et ” le Wireless LAN offre de nouvelles perspectives… “
Les capital-risqueurs vont donc faire les yeux doux aux start-up positionnées sur le wireless. Martin Duval, le PDG de l’incubateur Inventmobile qui a déjà réalisé six investissements dans ce domaine prédit :“Dans le sans fil, tout reste à faire ! Avec l’arrivé du GPRS, des écrans couleur… les opérateurs vont devoir proposer toute une panoplie de nouveaux services à leurs clients.” Mais il faut souligner que Martin Duval prêche pour sa paroisse, InventMobile étant codétenue par Orange et Wanadoo.Néanmoins, Eric Harlé responsable d’I-Source Gestion, une société gérant trois fonds d’amorçage confirme : “Le Wireless LAN offre de nouvelles perspectives. Et pas uniquement du côté des opérateurs, mais des utilisateurs ! Par exemple, les hôtels et les aéroports mettent déjà en place des access haut débit sans fil pour leurs client. Les utilisateurs constituent une cible scindée en deux niches. Un B-to-C [Business to Consumer] qui visera une population jeune, férue de gadgets et services en tout genre. L’autre B-to-B [Business to Business] qui s’attachera à une force de travail mobile tels les VRP et les sociétés de maintenance.”Des propos qui devraient rassurer les jeunes pousses présentes à Capital-IT sur le secteur, comme Newtgames, un développeur de jeux multijoueurs ou encore Svox, une société proposant une solution texte to speeches (texte-voix).Le wireless orienté client peut être rentable. Et les fondateurs de Kiwee qui diront pas le contraire. Le portail de services dédié aux services mobiles devrait réaliser 23 millions d’euros de chiffre d’affaires à la fin de l’année.
Nom de la société | Activité | Nationalité | Date de création | Montant recherché | Fonds levés | Investisseurs | ||||||
Newtgames | Conception de jeux vidéo pour mobiles | Française | Févr-01 | 2 millions d’euros | 600 000 euros | Inventmobile, Biza | ||||||
Xiam | Développement de plates-formes d’applications pour mobiles | Irlandaise | 1999 | 5 millions d’euros | 9,75 millions d’euros | Vertex Management, add Partners, Delta partners, Entreprise ireland | ||||||
Atlantic Radio Systems | Transmissions en temps réel d’informations sur terminaux portables via les ondes radio | Française | Nov-01 | 2 millions d’euros | 500 000 euros | Diamon Mind Investment | ||||||
PhoneReader | Intégration de contenu multimédia pour le mobile haut débit | Française | Août-00 | 1,6 million d’euros | 500 000 euros | Labotec | ||||||
Svox | Solutions texte-voix | Suisse | Avr-00 | 4 millions deuros | 117 000 euros | Siemens Mobile Acceleration |
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.