La scène se passe le 4 juillet dernier. Au lendemain de son discours de politique générale, le Premier ministre François Fillon, l’?”il rivé à l’écran d’un ordinateur portable, répond aux questions des internautes. Et le
public est au rendez-vous. Avec, à la clé, des chiffres de fréquentation impressionnants : 8 300 questions posées, 350 000 visites, 80 000 connexions en simultané et une session de chat vidéo
consultée plus de 150 000 fois quelques jours à peine après sa mise en ligne.Pour la communication gouvernementale, Internet n’est plus un gadget. ‘ La tendance était prononcée, aujourd’hui le rythme s’accélère ‘, explique Vincent de Bernardi, directeur du
service d’information du gouvernement (SIG). Certes, le recours au Web dépend encore en grande partie de la personnalité des ministres. Mais dans le cas de Xavier Bertrand, ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité,
recueillir la parole citoyenne sur Internet tient presque du réflexe de communicant.
‘ Collecter les idées, les jugements et les opinions ‘
Quand il était ministre de la Santé, il avait déjà ouvert un forum sur le thème : ‘ Fumer dans les lieux publics : pour ou contre ? ‘ Quelques jours après avoir présenté son
projet de loi sur le dialogue social et la continuité du service public, le ministre a récidivé en engageant le débat avec les internautes à propos des grèves dans les transports publics, sur la plate-forme interministérielle
Forum.gouv.fr.Prévention des conflits, négociations entre les entreprises et les organisations syndicales, organisation d’un service minimum garanti, dialogue avec les usagers… La liste est longue des thèmes de débats proposés au public, et
l’opération est ouverte jusqu’au début du mois de septembre. ‘ Il s’agit pour nous de collecter les idées, les jugements et les opinions des internautes, l’ensemble faisant par la suite l’objet de notes de
synthèse ‘, indique Vincent de Bernardi.Cela étant, quel que soit l’enthousiasme de l’opinion pour ce type de communication, on peine à imaginer un gouvernement qui s’inspirerait pour l’essentiel de contributions postées sur des forums en ligne. Si cela permet, en théorie du
moins, d’intégrer le citoyen au processus de décision, d’un autre côté, rien n’est plus facilement manipulable qu’un forum Internet. Ainsi, pour s’exprimer sur le site de Matignon, un pseudonyme et une adresse e-mail suffisent.
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