Trois actionnaires sur quatre n’ont toujours pas visité le site web des sociétés dont ils détiennent des titres. Et pourtant, la transparence financière sur internet est à la mode. Mieux : ce type de communication va devenir obligatoire d’ici à 2005 pour les sociétés cotées sur la place boursière européenne Euronext. Toutes, de l’entreprise traditionnelle aux valeurs de croissance, devront diffuser leurs résultats via le net. Mais voilà : aujourd’hui, les sites web des valeurs cotées à Paris ne semblent pas vraiment à la hauteur de cette ambition. L’objectivité de l’information, les graphiques de cotation et la présentation de la stratégie y seraient, à ce jour, bien décevants. Tout au moins à la lumière de la dernière enquête réalisée par Boursorama, éditeur du portail d’informations boursières.
Le site financier influe sur les intentions d’achat
La moyenne ?” de 6 sur 10 ?” des notes attribuées à la centaine de sites testés par Boursorama est faible. “Il faut progresser ; un bon site financier détient au moins la note 7”, recommande Charles Henry d’Auvigny, directeur associé de TLB, cabinet d’études sur le comportement boursier. Le constat est d’autant plus décevant que la majorité des actionnaires internautes interrogés (soit 80 % des six mille trois cents inscrits) n’hésite pas à préconiser la visite des sites, à apprécier leur aspect, leur contenu et leur interactivité. Mieux : ils considèrent que cette démarche influe positivement sur leurs intentions d’achat d’actions.Sur l’ensemble des critères d’évaluation (actualité, précision, qualité et objectivité de l’information), c’est le site financier du groupe Accor qui remporte la palme, suivi de L’Oréal et de Danone. Du côté du secteur des hautes technologies, il faut remarquer la bonne place du site d’Ubisoft. De son côté, TotalFinaElf détient le prix du meilleur site en termes d’objectivité de l’information, et Renault.fr a été l’un des mieux notés lors des premiers tests de Boursorama. Les enquêteurs ont été plus indulgents pour les sociétés cotées au second et au nouveau marché. Témoin, la bonne note attribuée à Coheris. Cette entreprise, spécialisée dans les solutions de gestion de la relation client, vient d’ouvrir un espace investisseurs sur son site web, car elle adhère au tout nouveau segment Nexteconomy d’Euronext, réservé aux valeurs des nouvelles technologies.“Nous sommes une petite capitalisation à faible notoriété hors de notre secteur d’activité, mais nous travaillons sur la qualité de la relation à distance, l’un des critères jugés décevants par l’étude”, reconnaît Mike Hadjadj, son directeur de la communication.Une tendance qui vient à point pour la COB (Commission des opérations de Bourse). L’organisme régulateur de la Bourse de Paris s’apprête à rendre obligatoire la mise en ligne des états financiers des sociétés cotées. “Internet est le moyen idéal pour mettre en ?”uvre notre grand principe d’égalité à l’accès de l’information financière pour les investisseurs, revendique Hubert Reynier, chef de service des opérations de la COB. Pour le marché français, il faut passer à la diffusion en temps réel des informations boursières.” Une résolution prise à l’heure où la place boursière Euronext change les règles de communication financière et exige plus de transparence.
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