Début février, l’UFC-Que choisir a sondé en ligne plus de 800 internautes de quinze ans et plus ayant déjà acheté de la musique légale sur le Web à propos des
DRM. Il s’agit de ces verrous numériques apposés sur les morceaux afin d’en restreindre l’écoute sur tel ou tel baladeur, de limiter le nombre de transferts,
etc.Si les chiffres sont à prendre avec précaution, comme tout sondage en ligne, ils méritent de s’y arrêter tant le dossier des DRM est d’actualité. Selon l’enquête, il ressort que les consommateurs français sont mal informés
sur ces mesures de protection et sur leurs effets.Ainsi, 51 % des personnes interrogées disent n’avoir jamais été informées des restrictions d’usage découlant des DRM, quand 65 % pensaient pouvoir lire les fichiers sur différents appareils sans aucune
contrainte. Et, parmi les utilisateurs de l’iPod d’Apple, ils sont 72 % à penser qu’ils peuvent écouter de la musique achetée ailleurs que sur iTunes.Alors qu’ils sont 82 % à utiliser un baladeur, plus de 20 % d’entre eux ont déjà vécu la mauvaise expérience d’acheter de la musique en ligne sans pouvoir l’écouter sur leur appareil. Selon l’association
de consommateurs, 92 % des personnes questionnées considèrent qu’il est ‘ très important ‘ de pouvoir écouter la musique achetée légalement sur des lecteurs de marques différentes. Ce
qu’on appelle l’interopérabilité.
‘ Des mesures d’appauvrissement de la musique ‘
Plutôt que de ‘ mesures techniques de protection ‘, l’UFC-Que choisir préfère parler de ‘ mesures d’appauvrissement de la musique ‘. Et demande
au gouvernement de réviser
la loi DADVSI pour ‘ retirer aux producteurs la liberté unilatérale d’imposer des DRM contraires aux droits élémentaires des consommateurs et à
l’intérêt des artistes eux-mêmes ‘.Selon Edouard Barreiro, chargé de mission au sein de l’association, l’industrie du disque devrait abandonner purement et simplement ces verrous mal compris. ‘ Pourquoi la musique sans verrou est-elle
vendue plus chère qu’avec ? On nous parle d’une meilleure qualité d’encodage, mais est-ce vraiment cela ? S’il s’agit de rémunérer le risque du peer to peer, qu’on nous le dise
clairement. ‘Rappelons que plusieurs initiatives de musique vendue en ligne sans DRM
ont vu le jour récemment. EMI a ainsi décidé
de déverrouiller tout son catalogue, notamment sur la boutique en ligne d’Apple. Universal, en mars dernier, proposait
le nouvel album d’Emilie Simon sans DRM. Manu Chao, lui,
offrait en mai son single
Rainin’ in paradize, lisible sur tout support.
Dans un récent entretien, le patron de la Fnac, Denis Olivennes, expliquait qu’un titre non verrouillé se vend deux fois plus que la même version dotée d’un système de
protection.
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