Dans le football, les images sont le nerf de la guerre économique. Il n’est pas question, donc, pour les instances de ce sport et les clubs, qui possèdent les droits, ou pour les diffuseurs, qui les achètent, de permettre à la moindre
faille de venir menacer le système en place, vu l’importance des sommes engagées.D’où leur inquiétude face à de nouvelles réflexions européennes. Bruxelles souhaite, en effet, introduire dans la directive ‘ Télévision sans frontières ‘, en cours de révision (elle date de 1989 et a déjà été
revue en 1997), une notion de ‘ droit à l’information ‘. Il s’agirait de permettre aux médias de diffuser gratuitement des extraits de compétition, sans avoir besoin de conclure de contrats avec les
titulaires des droits, clubs ou fédérations, par exemple.Si le projet de la Commission aboutissait, un opérateur comme SFR, qui ne détient que les droits à l’image des équipes nationales de football françaises, pourrait alors diffuser des extraits de matchs des clubs de Ligue 1. Il
viendrait donc rogner le monopole de son concurrent Orange, qui a conclu un accord exclusif avec la LFP (Ligue de football professionnel). Et inversement : la filiale de France Télécom pourrait diffuser des extraits des matchs de la bande à
Zidane, alors que seul SFR y est autorisé aujourd’hui.L’Union européenne de football association (UEFA) et l’European Professional Football League (EPFL), qui représentent respectivement les fédérations et les ligues européennes de football, ont donc décidé de donner
un carton rouge au projet de la Commission européenne, qui les inquiète ‘ profondément ‘.En France, la Fédération française de football (FFF) et la LFP relayent cette action de lobbying, et ont écrit au Premier ministre, ainsi qu’au ministère des Sports. Selon elles, dans un communiqué, il n’est pas possible d’admettre
‘ cette orientation qui pourrait avoir de graves conséquences sur la valeur des droits des nouveaux médias (téléphonie mobile, Internet) qui sont détenus par les organisateurs des compétitions de
football ‘. Le président de la LFP, Frédéric Thiriez, s’y montre même très virulent : ‘ Oui au droit à l’information, non à la spoliation du mouvement sportif. ‘De fait, l’UEFA et l’EPLF ne voient pas l’intérêt d’introduire une nouvelle réglementation, estimant que, nulle part sur le Vieux Continent, les amateurs de football ne sont privés d’information. En résumé : le droit à
l’information est déjà respecté via les résultats et commentaires écrits sur le Web ou les mobiles, donc inutile d’y rajouter la vidéo. ‘ Il ne faut pas confondre le droit légitime à l’information et le spectacle
lui-même ‘, indiquent les deux organismes.
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