On se souvient que Deutsche Telekom avait été avec France Télécom l’un des actionnaires d’Infonet, opérateur de services de données aux entreprises multinationales. Ensemble, ils avaient même fini par le contrôler à 50 %. Puis ils en étaient sortis pour créer Global One avec Sprint. Contretemps qu’Infonet a surmonté en mettant en place, en France et en Allemagne, des représentations de vente directe et en concluant des alliances avec une nouvelle série d’opérateurs locaux.Comme on le sait, l’alliance Global One a ensuite volé en éclats, privant Deutsche Telekom de tout relais à l’international pour les services aux multinationales. En mars dernier, sans y reprendre des participations, il s’est donc réconcilié avec l’opérateur basé en Californie. Résultat : l’opérateur historique allemand revend désormais sur le plan mondial et sous sa propre marque DT Global Network Services les services d’Infonet. Et Siris, sa nouvelle filiale française, a inscrit les Infonet Services à son catalogue, les substituant aux services internationaux d’Unisource qu’il avait représentés jusque-là. Siris, cependant, avait conservé les services AUCS (principalement des centres d’appels), issus d’un partenariat entre Unisource et AT & T Heureux hasard : depuis avril 1999, ces services AUCS sont exploités par Infonet pour le compte d’Unisource, à présent unique propriétaire.Ainsi donc la boucle est bouclée : Infonet a reconstitué ses relais sur le Vieux Continent, pendant que Siris retrouve sa couverture internationale. Pour autant, Infonet n’a pas fermé sa représentation française. Bien au contraire, celle-ci a repris les 7 personnes qui restaient d’AUCS France. Sous l’impulsion de Bob Lewis, son nouveau PDG, elle a doublé ses effectifs depuis le début de l’année, qui est donc désormais de 34 personnes, toutes regroupées à Courbevoie.Pour l’exercice 2000/2001, l’objectif est de doubler le chiffre d’affaires, notamment à travers le recrutement d’autres revendeurs, qui peuvent être des ISP, des ASP ou des opérateurs de second rang comme Telia, Viatel ou Cable & Wireless. D’ailleurs ce dernier revend déjà les Infonet Services au Royaume-Uni.Un autre tournant sera pris le 1er avril 2001, date à laquelle Interpac, l’ancienne filiale d’Infonet et de Transpac, sera définitivement dissoute. Sa cinquantaine de clients aura alors le choix de passer à Global One ou de rester avec Infonet.“Nous sommes confiants, explique Bob Lewis. Certains clients d’Interpac nous sont déjà revenus. Notre dimension humaine, notre disponibilité et notre réactivité sont des atouts.”Présent dans plus de 60 pays, Infonet compte aujourd’hui plus de 2 600 multinationales clientes. Il avait commencé par proposer des services Frame Relay, d’administration de réseaux, de détection de virus et d’hébergement de serveurs Notes et MS Exchange.Cette offre a ensuite été complétée par des services d’accès distant Dial-IP, qui totalisent à présent près de 2 millions de raccordements à travers le monde. Puis l’opérateur a déployé sur des équipements Marconi des services ATM large bande, accessibles aujourd’hui dans plus de 100 métropoles à travers le monde.Ils sont pris en charge par une entité dédiée, ” Broadband Solutions ” et ont déjà été adoptés par des entreprises comme Ericsson en Suède et SAP en Allemagne pour des applications multiples, grandes consommatrices de bande passante.La stratégie est à présent de proposer une convergence sécurisée des offres ATM et IP dans le cadre d’un nouveau concept dit ADN (Application Defined Networking), garantissant un dimensionnement et une optimisation parfaits des connexions VPN de chaque site raccordé. Ce concept ADN est le fruit des recherches d’Infonet sur les applications intégrées au réseau (network-centric applications).AUCS n’est pas négligé pour autant. AOL Europe vient ainsi de lui confier l’exploitation de ses cinq centres d’appels en Irlande, en Allemagne, au Royaume-Uni et en France. Le contrat conclu pour une période initiale de 18 mois porte sur un montant de 8 millions de dollars.Pour la première fois, AOL Europe sera en mesure de consolider et d’analyser en temps réel l’activité de ses centres d’appels, dont le trafic en forte croissance devrait bientôt atteindre 100 millions de minutes par an. Basé à Hoofddrop, AUCS couvre aujourd’hui 17 pays avec plus de 800 personnes. Son nom de marque devrait cependant disparaître assez rapidement (www.infonet.com) (www.infonet-europe.com) (www.aucs-europe.com) (www.siris.fr) (www.telekom.de).
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