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Les indépendants de la voix sur IP affûtent leurs armes

Les fournisseurs d’accès à Internet ne sont plus les seuls à vouloir secouer le monde la téléphonie avec la voix sur IP. A leurs côtés fleurissent désormais des spécialistes de la téléphonie, qui s’inspirent du modèle Skype :
Wengo, Annatel Networks ou encore PhoneSystems.

En quelques mois, le développement effréné du haut-débit a bousculé la donne de la téléphonie. Engagés dans une compétition féroce, plusieurs fournisseurs d’accès à Internet français ont lancé leurs offres de voix sur IP : Free,
Wanadoo, neuf telecom, Club-Internet, etc. Et 01net., en partenariat avec IP-Label, publie même
un classement. Mais les FAI ne sont pas les seuls à se positionner sur ce nouveau créneau, qui bouscule le monde jusqu’ici plutôt tranquille de la téléphonie.Dans l’Hexagone, de nouveaux acteurs émergent, bien décidés à profiter de la souplesse et de l’innovation permises par le
protocole IP pour se faire une place au soleil. Ils s’appellent ?” pour le moment ?” Wengo, Annatel Networks et PhoneSystems. En proposant un logiciel et un
boîtier à raccorder au PC et au téléphone, ils permettent de téléphoner à des coûts très bas, partout dans le monde, voire de façon gratuite entre abonnés au même service. Et ce, quel que soit votre type d’accès haut-débit (ADSL, câble ou autre).Le plus connu d’entre eux à ce jour, Wengo, a largement bénéficié de l’exposition médiatique de sa maison mère, neuf telecom. Après plusieurs semaines de test, le service est entré en phase commerciale
en janvier dernier. Il vient d’enrichir son logiciel, en lui adjoignant de la messagerie instantanée et la possibilité de visualiser la présence éventuelle de ses autres contacts
Wengo.Côté matériel, la Wenbox va passer à la version 2, qui, reliée au port Ethernet du PC, permettra désormais de téléphoner et recevoir des appels même si l’ordinateur est éteint. Cette évolution était très attendue par les utilisateurs
 ?” ils sont 11 500 à ce jour, dont 40 % qui ont commandé la Wenbox (les 60 % autres utilisent uniquement le logiciel Wengo de PC à PC, un service totalement gratuit). Wengo précise par ailleurs avoir amélioré la qualité
sonore de son service, en installant des équipements spécialisés de Cirpack (qui vient d’être acheté par Thomson).

Tarifs attractifs et services innovants

Moins connus
PhoneSystems et
Annatel Networks jouent la carte des tarifs mais aussi des services. PhoneSystems, qui fonctionne avec les modems du fabricant Linksys, permet à ses clients de gérer aussi finement
que possible leur poste téléphonique : transfert d’appel, rappel automatique, filtrage des communications sortantes, conférence téléphonique rassemblant jusqu’à 10 personnes, etc.Annatel met également en avant certains services innovants, comme le numéro virtuel (l’équivalent de
SkypeIn), qui permet par exemple à un résident français de se créer un numéro d’appel anglais, espagnol, new-yorkais, etc. (l’inverse n’étant pas encore possible, pour des raisons
réglementaires). La famille de cette personne, située à l’étranger, peut ainsi l’appeler et payer le prix d’une communication locale ou nationale.Autre service attractif : ‘ Infinite Mobile ‘, offert avec toute souscription au service. Hors de ses frontières, l’abonné Annatel compose depuis une cabine ou sur son mobile un numéro spécial Annatel et
peut appeler où il veut à des tarifs très bas. Terminé, donc, la facture de téléphone mobile qui explose durant les vacances.L’entreprise annonce, par ailleurs, qu’elle va faire évoluer son offre ces jours-ci. Elle abandonne donc ses forfaits de communication (5, 10 et 20 heures de communication), pour passer à deux formules plus simples : un
forfait illimité à 9,90 ? pour des appels locaux et nationaux illimités en France et un forfait illimité ‘ Monde ‘ pour 39,90 euros. ‘ La voix sur IP est associée à de l’illimité, il
faut nous adapter ‘,
explique Jean-Karl Cohen, directeur marketing d’Annatel.Selon lui, la voix sur IP est mûre pour venir bousculer la téléphonie traditionnelle. ‘ Je pense que nous offrons aujourd’hui une qualité suffisante. Nous sommes satisfaits du résultat. Selon moi, ce n’est pas
tant la voix sur IP qui pose problème que la fiabilité des connexions fournies par les FAI. ‘
Les jeunes loups de la voix sur IP comptent bien ne pas séduire que les particuliers branchés en haut-débit. Les PME-TPE, artisans et indépendants sont aussi en ligne de mire… ‘ Aujourd’hui, 80 % de
notre clientèle est professionnelle,
explique Jean-Karl Cohen. Nous comblons un vide, car jusqu’ici, la voix sur IP en entreprise signifiait recourir à des systèmes complets et coûteux. Nous sommes une vraie
alternative. ‘

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Guillaume Deleurence