Yahoo! vient de s’emparer avec une facilité déconcertante de HotJobs, premier site de recherche d’offres d’emploi en terme d’audience, et principal concurrent de Monster.com (propriété de TMP Worldwide) sur le marché américain.Le 12 décembre, le portail Internet présentait une offre de rachat du site à hauteur de 436 millions de dollars, pour contrer celle déposée en juin dernier par TMP Worldwide. Celle-ci d’un montant initial de 460 millions de dollars en titres s’était dévalorisée à 355 millions de dollars. D’ultimatum en refus de surenchérir, le 27 décembre, l’affaire semblait bouclée, pour le plus grand plaisir des actionnaires de HotJobs.Du côté de Monster, on se montre fair-play. Pour Mats Carduner, directeur général de Monster France, “le fait que Yahoo! s’intéresse à HotJobs est un acte de foi dans le marché de l’emploi en ligne “. Mais, selon lui, cela préfigure aussi “un combat tendu”entre Monster.com et son nouveau concurrent, avec dans un premier temps comme théâtre de jeu, le marché américain.
Le pari risqué de Yahoo!
Pour autant, Yahoo! détient-t-il avec HotJobs l’arme absolue pour s’imposer sur le marché de l’emploi en ligne ? Pas si sûr. Mais Yahoo! qui cherche à prouver la viabilité de son nouveau modèle économique ne pouvait pas faire l’économie d’une telle occasion.La société dirigée par Terry Semel aurait engagé 15 % de sa trésorerie dans l’opération. Il faut dire que sur le papier la proie était séduisante.Classé au premier rang des sites d’emploi en terme d’audience par Media-Metrix, HotJobs affichait également une newsletter dépassant les 500 000 abonnés, et un chiffre d’affaires de 92,6 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l’année 2001. Cependant, ces performances s’accompagnent de pertes financières d’environ 21,2 millions de dollars sur les trois premiers trimestres.Par ailleurs, selon nos informations, il semble que l’offre de TMP Worldwide ait quelque peu déstabilisée la structure dirigeante de HotJobs, entraînant une vague de départs à des postes clés de la société. Un élément qui serait à mettre au passif de l’opération.
La localisation des services d’emploi coûte cher
Enfin, si les ambitions de Yahoo! sont grandes en matières d’emploi en ligne, le portail Internet n’a aujourd’hui aucune expérience forte, (en dehors de l’agrégation de contenus) sur ce qui est pour lui un nouveau métier.Pour rentabiliser au mieux sa nouvelle acquisition, Yahoo! pourrait donc être tenté d’exporter son nouveau service bien au-delà de son marché intérieur, vers les 24 pays où il est aujourd’hui présent. Mais, dans ce cas, tout reste à faire. Surtout si l’on considère que le marché du recrutement en ligne fait appel à des caractéristiques locales et culturelles très fortes.Pour espérer imposer une nouvelle marque à l’étranger, Yahoo! devra, selon plusieurs observateurs, faire de nouveau son marché en fichiers clients et s’assurer les services d’équipes commerciales performantes, qui, pour l’Europe pourrait être issues de réseaux de sites d’emploi paneuropéens aujourd’hui en difficulté.Du côté de Monster, l’arrivée ” assez inattendue ” de ce nouveau concurrent est pris avec sérénité. Le renoncement de TMP à surenchérir sur l’offre de Yahoo! est vue comme “une sage décision “. Un avis que ne sont pas loin de partager les marchés boursiers qui ont plutôt accueilli favorablement la nouvelle…
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