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Les hébergeurs indépendants peuvent-ils survivre ?

Intégra cherche désespérément un repreneur. Fluxus rejoint BT. À croire que sans adossement à un grand groupe, point de salut dans l’activité d’hébergement.

Le petit monde français de l’hébergement est en pleine effervescence. Integra cherche un partenaire industriel ou financier, tandis que Fluxus (ex-FranceNet) rejoint l’opérateur britannique BT. Deux annonces qui ne vont pas sans conforter l’idée qu’en dehors de la fusion avec un opérateur, point de salut pour un hébergeur indépendant. Pour Integra, il semblerait même que cette recherche de partenaires soit devenue une question de survie. Bien que la maison mère ne fasse aucun commentaire, la situation financière de la société est telle que les investisseurs pressent au rapprochement, espérant ainsi redresser la barre pour atteindre l’objectif de l’équilibre au 3e trimestre 2002.

Des infrastructures très onéreuses

Mais comment un hébergeur, dont l’entrée en bourse avait été remarquée avec une levée de fonds de 100 Me, en est-il arrivé à une situation économique si critique ? Peut-on invoquer les coûts excessivement importants liés à l’activité même d’hébergement, prétexter la jeunesse de ce marché ou imputer cette situation économique à quelques erreurs stratégiques ? Patrick Robin, fondateur d’ImagiNet (racheté par Colt), et aujourd’hui vice-président de Grey Interactive, connaît bien le marché de l’hébergement. Déjà, il n’est pas question de prétexter un manque de maturité du marché. Selon lui, l’activité n’est rentable que si l’hébergeur est fournisseur d’accès.“Des hébergeurs indépendants comme Fluxus et Integra ont des coûts d’infrastructures très lourds et ne profitent pas, à l’instar des fournisseurs d’accès, de la vente des trafics entrant et sortant à un prix de revient proche de zéro. L’une des façons de se sortir de cette situation est de fusionner avec des opérateurs d’infrastructures et fournisseurs d’accès.”Rien d’étonnant donc à ce qu’Oléane ait rejoint France Télécom, à ce que Club-Internet soit entré dans le giron de T-Online (Deutsche Telekom), qu’Internet Way se soit retrouvé dans le groupe UUnet/WorldCom, à ce qu’ImagiNet ait signé avec Colt, ISDNet avec Cable & Wireless… ou Fluxus avec BT.

Mariage de raison

Contrarié dans sa stratégie de développement sur le marché boursier, Fluxus n’a pourtant pas cessé de faire croître son chiffre d’affaires. Celui-ci est passé de 4,91 M? (20 MF) en 1998 à 8,97 M? (36,50 MF) en 1999 puis à 20,9 M? (85 MF) annoncés en 2000 (mais non communiqués à ce jour). Aujourd’hui en quête de capitaux, il décide donc, dès l’année 2000, d’étudier les propositions de rapprochements lancées par plusieurs opérateurs.“Il faut sans cesse investir dans des machines de plus en plus puissantes et coûteuses. Construire des Data Center nécessite de très gros investissements, confie Sergio Lovera, directeur général et financier de Fluxus. BT a retenu notre attention par son positionnement équivalent au nôtre, ses compétences pouvant nous apporter l’infrastructure indispensable pour prendre en compte les besoins des grandes entreprises qui sont nos clientes”.BT Ignite Content Hosting, l’entité de l’opérateur, spécialisée dans l’hébergement de sites critiques, achète donc 100 % de Fluxus pour un montant resté secret. Présent en Europe avec 25 Data Center, le Britannique est actuellement en phase de construction d’un centre de 4 000 m2 situé à Roissy. Fluxus en assurera l’exploitation.integra.fr


fluxus.com

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Juliette Fauchet