L’anglais BT, le 9. L’américain Qwest, le 10. L’américain ATT, le 11. En 72 heures, trois mastodontes anglo-saxons des télécommunications, dont les deux opérateurs historiques, viennent de détailler leurs services de voix sur
Internet à destination des particuliers. Une avancée plutôt contrainte qui s’effectue en ordre dispersé.Qwest va commencer dans l’état du Minnesota, où il connectera quelques centaines d’utilisateurs. Ceux-ci devront soit se doter d’un téléphone
IP, soit brancher un adaptateur IP sur leur téléphone, puis brancheront l’appareil sur leur modem haut débit (câble ou DSL). Leurs coups de fil transiteront alors par Internet, avec
la possibilité de gérer appels et répondeur en ligne.Principe équivalent chez ATT. Qui, pour répondre à Qwest, précise qu’‘ il teste la voix sur IP grand public dans trois états depuis plusieurs mois ‘ et annonce le déploiement de ses
services dans les 100 principaux marchés américains lors du premier trimestre 2004.Pour les consommateurs, l’avantage est avant tout pécuniaire. Les communications outre-Atlantique se répartissent en effet entre communications locales, très peu chères, et communications longue distance, bien plus coûteuses. Or, la
voix sur IP aux Etats-Unis est vendue sous la forme de forfaits, souvent proches de 40 dollars (33 euros) par mois, donnant droit à un nombre illimité de coups de fil nationaux. Seules les communications internationales en restent
exclues.En Angleterre, BT a choisi une voie différente. Pour 7,5 livres sterling (11 euros) par mois, l’opérateur permettra aux Britanniques intéressés de relier leur modem haut débit à un téléphone. Ici, par contre, les
communications à la minute seront payantes. Et impossible d’appeler à l’étranger ou les services d’urgence. Seuls devraient donc être intéressés les particuliers désireux de posséder une seconde ligne à moindre coût.Encore incomplets, les services des trois opérateurs ont malgré tout une allure d’arrivée en force, surtout comparé à
la situation française où seuls les fournisseurs d’accès Internet Free et 9Télécom se sont lancés sur le marché. Pour Jan Dawson, senior analyst chez Ovum, les ATT et autres BT n’ont
de toute façon pas le choix. ‘ Il existe un exemple de fournisseur de voix sur IP qui a réussi : Yahoo! au Japon. Associé à l’accès haut débit, son service empiète largement sur les plates-bandes de NTT. C’est un signe
pour les opérateurs, que la voix sur IP peut réussir mais aussi qu’elle constitue une menace pour eux. ‘L’équation économique, elle, reste incertaine. ‘ Pour un nouvel entrant, cette technologie est un excellent moyen d’accroître ses parts de marché. Les opérateurs historiques, eux, vont souffrir. Comme la voix sur
Internet est moins chère, ils perdront de l’argent en la proposant à leurs clients. ‘De fait, au Royaume-Uni, BT a volontairement limité son service. Il sera initialement commercialisé dans les zones à forte concentration d’utilisateurs NTL et Telewest, les deux principaux câblo-opérateurs locaux, et ne fonctionnera
qu’avec des modems Ethernet, là aussi très répandus chez les utilisateurs de câble. Lopérateur va ainsi pouvoir tester la voix sur IP directement sur les terres de ses concurrents.
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