Coté sur le Marché libre depuis décembre 1999, la SSII spécialisée dans les technologies i-net (internet, intranet, extranet, e-commerce), Groupe Cyber vient de pas- ser sur le Nouveau Marché. Jusqu’ici, la société a concilié croissance exceptionnelle et rentabilité. Son président reste optimiste, sur son entreprise et sur la tenue des marchés financiers.Quelle était l’urgence de ce transfert au Nouveau Marché, en pleine déprime boursière ? Dès le départ, le Marché libre était pour nous, un marché d’acclimatation. Nous avons repoussé deux fois notre entrée sur le Nouveau Marché. C’était une question de crédibilité et aussi de fidélité à la promesse morale faite à nos actionnaires. Groupe Cyber en compte plus de 9 000, dont quelques institutionnels de poids, qui vont apprécier la plus grande liquidité et la meilleure visibilité du titre. Cela dit, nous procédons aussi à une levée de capital significative.Quel sera l’emploi de ces fonds ? La croissance externe est l’objectif principal. C’est opportun dans un marché morose. Notre but est d’acheter de la part de marché, d’acquérir des compétences techniques. Il est possible, même aujourd’hui, de faire de la croissance externe relutive. Nos cibles sont des entreprises françaises, pas a priori des sociétés cotées. Je vise des sociétés de taille raisonnable, facilement absorbables par le groupe. Je ne crois pas aux fusions d’égal à égal.Comment avez-vous intégré, dans vos prévisions,le ralentissement d’activité de vos clients ? Certes, le marché se tend, mais il demeure des segments à très forte croissance, en particulier toutes les activités internet de back-end. De plus, Groupe Cyber a été bâti pour s’adapter aux sautes d’humeur de la conjoncture. Nous sommes très réactifs. Si l’on constate que les télécoms sont en perte de vitesse, nous pouvons en rapidement faire basculer une trentaine d’ingénieurs sur les secteurs bancaires, ou le luxe. C’est notre point fort. Enfin, notre taille ?” encore modeste ?” permet de penser que le gain de part de marché fera plus que compenser une éventuelle baisse de régime de l’un ou l’autre de nos clients. Cette année nous avons signé un gros contrat chez Renault, qui occupe 7 personnes. Mais Renault emploie plus de 1 000 consultants… Au total, notre business plan intègre donc le ralentissement, mais nous maintenons des objectifs ambitieux [chiffre d’affaires 2000 : 20 millions d’euros ; prévision 2 001 : 31 millions ; prévision 2002 : 43,1 millions, ndlr].Comment se comportent vos clients prioritaires, les grands comptes ? Il y a une tension indéniable, une conjoncture qui oblige notamment à serrer les prix. Mais, globalement, les grands groupes français ont tendance à investir et à rattraper leur retard dans l’e-business et ses infrastructures. Cela se fait très différem- ment de l’année dernière. Il y a beaucoup plus de rationalisation dans les investissements, pour les contrats d’envergure, entre 1 et 2 millions d’euros. Il y a un retour de flamme par rapport aux prestations de certaines agences web. Cette exigence accrue ne nous fait pas peur.
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