Les grandes entreprises se plaignent des coûts trop élevés des mobiles

” Nous considérons le coût actuel des appels de téléphone fixe vers les mobiles comme un impôt payé par les entreprises ” a expliqué sans ambages Roger Deshayes, responsable des achats Télécoms au Crédit Lyonnais, en commentant les résultats de l’enquête réalisée le cabinet Pierre Audouin Conseil pour le compte de l’Autorité de régulation des télécoms (ART).
Selon cette étude, réalisée auprès de 104 entreprises de plus de 5000 salariés, le seul poste fixe vers mobile a dépassé 2,5 milliards de francs, en 1999, soit plus que la facture du téléphone à l’international (2,135 milliards de francs).Une tendance que résume Roger Deshayes : ” Avant, on restreignait l’accès à l’international sur les postes téléphoniques mais la concurrence a fait chuter le prix du téléphone à l’international au départ de l’Europe. Maintenant ce sont les accès aux mobiles que l’on surveille de près, sachant que nos clients nous communiquent de plus en plus leur numéro de téléphone mobile pour être joints. “En dehors de la dépense consacrée aux appels fixes vers mobiles, les résultats de l’enquête ART/PAC permettent d’évaluer à 5 milliards la dépense des grandes entreprises considérées par l’échantillon, dans le domaine des mobiles. Toutefois, selon les auteurs de l’étude, ” ce chiffre est probablement sous-estimé par rapport à la facture réelle en mobile, car de nombreuses grandes entreprises remboursent les frais engendrés par les mobiles de leurs salariés équipés individuellement “.Egalement prohibitif, le coût des appels passés depuis un mobile à l’étranger (roaming ou itinérance). ” A partir de notre siège social, situé près de Strasbourg, les salariés, notamment ceux d’origine allemande, font de fréquents déplacements outre-Rhin et l’appel depuis un mobile y coûte encore 1 euro la minute soit plus de dix à quinze fois le coût de la minute de l’Europe vers les Etats-Unis depuis un téléphone fixe “, constate Philippe Coleman, directeur des télécoms d’Aventis (société issue de la fusion entre Rhône-Poulenc et Hoescht).Globalement, les grandes entreprises considérées ont dépensé en 1999 près de 37,5 milliards de francs en services télécoms sachant que la téléphonie fixe en représentait la moitié (détail dans tableau ci-dessous).Si l’on considère cette fois-ci l’ensemble des dépenses en télécoms (services et matériels) par salarié, des différences notables, mais classiques, ressortent entre les différents secteurs d’activité concernés. La dépense moyenne s’est ainsi élevée à 16 700 F par an et par salarié. Cependant, les banques, forte consommatrices, consacrent 51 000 F en moyenne contre 5 500 F pour le commerce et la distribution, soit près de dix fois moins.

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