Depuis la publication en ligne du film amateur et islamophobe L’Innocence des musulmans, des vagues de violence ont déferlé dans les pays à majorité musulmane, notamment contre les Etats-Unis. Depuis une semaine, le combat s’est déporté en ligne, où les grandes institutions et banques américaines essuient des attaques régulières en déni de service distribué, principalement sur leurs sites Web et leurs systèmes informatiques.
Dès le 19 septembre 2012, les services financiers du Centre de partage d’information et d’analyse (FS-ISAC), qui veillent à la sécurité des organismes financiers américains, sonnaient l’alarme, montant le risque d’attaque au niveau « haut ». Depuis, ils maintiennent le niveau d’alerte dans le rouge à « cause de récents renseignements au sujet d’attaques en déni de service distribué et autres cyberattaques contre les institutions financières ».
Il faut dire que la liste des établissements attaqués est importante : Bank of America, JP Morgan Chase, New York Stock Exchange (NYSE), US Bank, PNC et, dernièrement, la Wells Fargo, qui s’est d’ailleurs excusée sur son compte Twitter de la gêne occasionnée.
We apologize to customers who may be experiencing limited access to @wellsfargo.com & online banking. We are working to quickly…
— Wells Fargo (@WellsFargo) Septembre 25, 2012
Des actions revendiquées
Les attaques sur la Bank of America, le NYSE et JP Morgan Chase ont été revendiquées par des hackers déclarant s’appeler les Cybercombattants de Izz ad-din Al qassam. Ils pourraient être liés au Hamas. Au fil des pastebin qui rapportent et revendiquent les attaques des différentes banques dans le cadre d’une opération nommée Ababil, les hackers martèlent un même message : « Les séries d’attaques ne cesseront que quand ce film puant sera effacé d’Internet ». Et de finir toujours par le même message « Finissons en avec les infidèles modernes » (« Down with modern infidels », dans la version anglaise).
Un durcissement américain à craindre ?
Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que l’ineffable sénateur Joe Lieberman, à l’origine de CISPA et des premières versions très décriées du CyberSecurity Act 2012, monte au créneau dans une émission sur C-Span et pointe du doigt l’Iran. Selon lui, ce pays pourrait être derrière toutes ces cyberattaques.
Quoi qu’il en soit, hors du débat autour de cet infâme brûlot amateur, quand un des grands zélateurs du contrôle du Net pointe un ennemi qui menace les Etats-Unis et « son » Internet, on ne peut que craindre l’arrivée prochaine de nouvelles lois restrictives de nos libertés.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.