« Déjouer les tentatives de plus en plus sophistiquées des terroristes et des extrémistes violents pour se servir des plates-formes digitales ». Telle sera la mission de la future structure indépendante voulue par les géants de l’industrie numérique, selon le communiqué reçu pas l’AFP.
« Un mécanisme du genre défense civile »
En marge de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), les responsables de cette nouvelle organisation se sont entretenus lundi 23 septembre, à New York, avec plusieurs dirigeants mondiaux. Parmi lesquels la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et le président français Emmanuel Macron, tous deux à l’origine de l’Appel de Christchurch, fin mars 2019, signé par une vingtaine d’états et de chefs d’entreprises.
« Nous essayons de créer un mécanisme du genre défense civile. De la même manière que nous réagissons aux urgences naturelles comme les incendies et les inondations, nous devons être prêts à réagir à une crise comme celle que nous avons vécue », a déclaré la Première ministre néo-zélandaise à la presse.
Réduire le fossé entre 1,2 et 1,5 million de vues
Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook qui intervenait aux côtés de la responsable néo-zélandaise, a indiqué qu’après l’attentat de Christchurch Facebook avait supprimé 1,5 million de vues potentielles de la vidéo, dont 1,2 million avant qu’elle n’ait été visionnée par qui que ce soit.
« Ce fossé entre 1,2 million et 1,5 million, c’est là que nous reconnaissons que nous devons faire mieux », a dit la représentante du réseau social. « Nous ne pouvons attendre qu’un moment comme celui-là se reproduise», a poursuivi Sheryl Sandberg. « Nous devons faire le travail difficile maintenant, pour établir les systèmes et les protocoles et les coopérations » nécessaires entre pays et entre compagnies, a-t-elle dit.
Les nations invitées à la table des géants de la tech
Cette initiative prend la suite d’un consortium créé en 2017 par Facebook, Microsoft, Twitter et Google (via YouTube). Le géant de Seattle Amazon ainsi que les plates-formes LinkedIn (appartenant à Microsoft) et WhatsApp (Facebook) ont rejoint la nouvelle organisation.
Facebook a précisé que la structure bénéficierait d’un personnel indépendant et qu’un directeur exécutif, dont le nom n’a pas été dévoilé, serait nommé. Des acteurs non-gouvernementaux dirigeront quant à eux un comité consultatif. Les gouvernements des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Japon auront également un rôle de consultation, tout comme des experts de l’ONU et de l’Union européenne.
Depuis plusieurs mois, Facebook multiplie les initiatives pour combattre les contenus « haineux et extrémistes » sur Internet. Récemment, le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a annoncé avoir fait appel à la police britannique et américaine pour éduquer ses outils d’intelligence artificielle afin d’arrêter les retransmissions vidéos d’attaques extrémistes en direct sur sa plate-forme. Dans la même veine, le premier réseau social du monde a également indiqué vouloir mettre en place sa propre Cour suprême indépendante pour réguler les contenus.
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