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Les Français seraient peu exposés aux ondes des antennes-relais

Selon les premières mesures effectuées par le ministère de l’Ecologie, les taux d’exposition aux radiofréquences seraient inférieurs au seuil réglementaire. Un seuil que les associations jugent trop élevé.

Les niveaux d’exposition aux radiofréquences en France restent faibles, selon le ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Les premières mesures – réalisées dans six communes (1) – de l’exposition aux ondes des antennes-relais de téléphonie mobile indiquent un niveau médian inférieur à 0,3 volt par mètre (V/m), « avec quelques points atypiques pouvant atteindre 12 volts par mètre ». Et le cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet de rappeler que ces chiffres sont « nettement inférieurs aux 41 et 62 volts par mètre fixés par la réglementation française [2] ».

Une réglementation pas assez stricte

Les relevés maximaux montrent de fortes disparités d’une ville à l’autre. Sur la façade d’un bâtiment, le pic de radiofréquences relevé à Courbevoie est cinq fois supérieur à celui mesuré à Kruth (Haut-Rhin) : 15,4 V/m contre 3,3 V/m. « Voilà 18 mois que nous discutons pour arriver à un simple état des lieux qui montre que les zones rurales sont moins exposées que celles à forte densité, tempête Janine Le Calvez, présidente de l’association Priartem (3). Tout cela, nous le savions déjà. Ce temps aurait pu être consacré à la mise en place de décisions réglementaires abaissant le niveau maximal d’exposition. » Priartem considère que le taux de radiofréquences toléré ne devrait pas excéder 0,6 V/m.

Dans un communiqué, la ministre de l’Ecologie rappelle : « Le Grenelle des ondes a néanmoins considéré que, dès lors que l’exposition globale du public aux antennes-relais de téléphonie mobile peut être réduite, sans dégradation de la couverture ou de la qualité de service, cette réduction doit être acceptée. » En ce sens, un comité opérationnel (dont font partie des membres de la société civile comme Priartem) a été chargé d’examiner cette faisabilité technique. Après avoir mesuré le taux d’exposition aux radiofréquences, c’est à lui qu’il reviendra d’expérimenter la baisse de la puissance de l’émission des ondes dans seize villes. Cette phase de test débutera dès le mois d’avril prochain. A l’issue des essais, des mesures pourraient être prises pour baisser le niveau des radiofréquences. Encore faut-il que cela se fasse à « des coûts économiquement acceptables », précise Nathalie Kosciusko-Morizet dans le même communiqué. 

L’économie prévaut-elle sur les questions sanitaires ?

Pour Priartem, cette déclaration marque un véritable retour en arrière. « La santé doit-elle être assujettie à des contraintes économiques ? demande Janine Le Calvez. La ministre ne suit pas les recommandations de l’Afsset [4]. » En octobre 2009, les experts de l’agence avaient estimé qu’il fallait réduire l’exposition aux ondes et lancer une étude sur leur impact sur le développement de l’enfant.

« Si les ondes n’ont pas d’impact sur la santé, pourquoi mettre en place une taxe parafiscale pour financer des études ? » s’interroge Janine Le Calvez. La loi de finances 2011 oblige les opérateurs de téléphonie mobile à verser leur écot à l’Anses (5). Deux millions d’euros seront consacrés à un appel à projets de recherche sur les radiofréquences.

(1) Courbevoie (92), Grand-Champ (56), Grenoble (38), Kruth (68), Paris (75), Thiers (63).
(2) Respectivement pour les antennes à 900 MHz et celles à 2,1 GHz (3G).
(3) Pour une réglementation des implantations d’antennes-relais de téléphonie mobile.
(4)
Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, devenue en juillet 2010 l’Anses.
(5)
Agence nationale de sécurité sanitaire.

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Puel Hélène