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Les Français joueurs, mais pas pour de l’argent

Le jeu vidéo a la cote dans l’Hexagone. La preuve ? Les ventes ne cessent de croître d’une année sur l’autre. Et pourtant, l’industrie n’arrive pas à sortir de la crise créée par l’éclatement de
la bulle Internet. Sauf les sociétés capables d’investir de nouveaux créneaux, comme les mobiles.

Le jeu vidéo en France serait un secteur économique en crise. Vraiment ? Avec un chiffre d’affaires de 1,17 milliard d’euros en 2004 selon le cabinet Gfk, le seul marché français des logiciels de loisirs a cru de
11,3 % cette année. A eux seuls, les jeux pour consoles ont généré 763 millions d’euros de revenus (contre 353 millions pour les jeux PC), en augmentation de 13 %.Alors même qu’en 2004, aucune nouvelle console n’était disponible. ‘ C’est encore une année de croissance, la huitième depuis dix ans, se réjouit
Jean-Claude Larue, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell). L’image des jeux vidéo qui ne se portent bien qu’avec
l’arrivée de nouvelles machines est enfin révolue. ‘
Et l’arrivée en 2005 de trois nouvelles consoles ?” la
DS de Nintendo, la Gizmondo de Tiger Telematics et la
PSP de Sony ?” devraient encore attirer de nouveaux joueurs, venant grossir les rangs des 8,6 millions de pratiquants en France.Et pourtant, l’industrie ne cesse de perdre des emplois. ‘ Nous avions 4 000 salariés dans le secteur il y a quatre ans, nous n’en n’avons plus que 2 000. Si le gouvernement ne fait rien, il
n’y aura plus de jeux développés en France d’ici à trois ans ‘,
s’alarme Jean-Claude Larue. Mal remise de l’éclatement de la bulle Internet, l’industrie française se heurte à une compétition
étrangère d’aussi bonne qualité, mais meilleur marché.Il faut dire qu’avec un coût moyen de 15 millions d’euros, la création d’un jeu vidéo pour PC ou console représente un investissement conséquent. Pourquoi ne pas alors se tourner vers d’autres
supports ? C’est le choix qu’ont fait des sociétés comme Gameloft, filiale d’Ubisoft, ou In-fusio.Ces deux compagnies, qui figurent parmi les 10 premiers éditeurs mondiaux sur le marché des jeux pour mobiles, voient leur chiffre d’affaires croître de plus de 100 % par an. Il faut dire que leurs coûts de
développement sont largement réduits par rapport à ceux des studios classiques. ‘ Développer un jeu sur mobile demande environ 500 000 euros d’investissement ‘, explique Anne-Laure Declèves,
responsable de la communication chez Gameloft.Même si chaque jeu doit se décliner en centaines de variantes pour s’adapter aux différents modèles de téléphones, le développement ne prend que de six à huit mois avec une équipe réduite de 5 à 15 personnes. Du coup, avec
plus d’un million de téléchargements de jeu facturés de 3 à 5 euros dans le monde, l’affaire est rentable. Et attire des éditeurs plus traditionnels.Ainsi, Electronic Arts vient d’annoncer le lancement d’une gamme de jeux pour téléphone portable. En 3D pour les appareils les plus évolués ou en 2D, une vingtaine de titres seront disponibles d’ici à la fin de
l’année, dont Les Sims 2, Need for Speed Underground ou Fifa Soccer.

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Stéphanie Chaptal