Le protocole Imap4 est aujourd’hui adopté par la majorité des logiciels de messagerie électronique. Pourtant, bien peu de fournisseurs d’accès à Internet (FAI) proposent d’office à leurs abonnés d’accéder via ce mode à leur boîte aux lettres. Il faut dire qu’Imap4 sollicite beaucoup plus le serveur de messagerie que l’ancien protocole POP3. Le tri, le classement et même le stockage – pour un temps – des messages se font sur le serveur et non pas sur l’ordinateur de l’utilisateur.
Le prestataire d’accès et l’internaute s’inquiètent tous deux de la sécurité des messages laissés sur le serveur. C’est la question de la sécurité qui retient Nérim, FAI spécialisé dans les connexions ADSL, de proposer Imap4 à ses clients. Pour Olivier Chami, responsable des partenariats chez Proxad (dont la marque Free est bien connue), le problème est ailleurs : “Il n’y a aucun problème de sécurité, il suffit de bien paramétrer son serveur. POP3 est peut-être plus facile à installer.” Le FAI s’alarme plutôt pour ses serveurs : chaque mois, il voit gonfler la taille des messages échangés et craint de devoir allouer un espace de stockage trop important à ses utilisateurs. Jérôme Dekock, ingénieur infrastructure chez Fluxus (anciennement FranceNet), précise : “Imap est fourni aux clients avec des besoins spécifiques. La gestion de l’espace de stockage des boîtes de messagerie est difficilement réalisable dans le cas de clients mutualisés.” Mais dans ce cas, l’entreprise doit disposer, chez le FAI, d’un serveur de messagerie qui lui est dédié.
Bien adapté aux nomades
Chez Proxad, Imap4 est proposé en standard, mais sans le faire savoir. “Imap4 n’a d’intérêt que pour certaines personnes avec des besoins bien spécifiques, explique Olivier Chami. Il permet de disposer de plusieurs bureaux à distance de façon temporaire.” Principaux concernés : commerciaux, consultants, télétravailleurs et, plus généralement, les travailleurs qui sont amenés à effectuer des missions fréquentes à l’extérieur. Là, il n’est question que de déporter temporairement tous ses messages sur le serveur. Si cela devait durer trop longtemps, “cela engendrerait trop de trafic”, prévient Olivier Chami. Imap4 s’adresse également aux “entreprises qui veulent centraliser la gestion de leur messagerie sur un seul site”, remarque Jérôme Dekock.
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