Équipé du bon portable et moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, passer un coup de fil de New York vers Paris depuis son téléphone est devenu une opération banale. Un principe d’itinérance que tente de s’appliquer le monde du
Wi-Fi. Première étape : l’arrivée dans l’Hexagone des principaux fournisseurs d’accès Internet (FAI) sans fil américains.Ainsi du californien iPass. Cette société vient, en effet, de signer un accord d’itinérance avec Swisscom Eurospot, un des deux plus gros acteurs du marché français, et avec ADP Télécom, la filiale de la compagnie aérienne en charge de
ses points d’accès Internet. De quoi ajouter au pot des 2 800 hotspots (répartis dans 20 pays) utilisables avec un abonnement iPass.ADP Télécom compte en profiter pour attirer ainsi une clientèle bien disposée vis-à-vis de l’Internet sans fil. ‘ L’usage du Wi-Fi est plus avantageux aux Etats-Unis qu’en France ‘, juge
Jean-Hyacinthe d’Ussel, directeur du programme Wi-Fi de l’opérateur. ‘ De plus, à Roissy, où un passager sur cinq est américain, nous avons pu constater que seuls 20 % des accès sans fil se font avec nos cartes prépayées,
le reste étant plutôt effectué grâce à des cartes bleues dont une majorité d’American Express. ‘ Soit une forte clientèle en provenance des Etats-Unis.Avec iPass, ADP Télécom va surtout pouvoir attirer directement la plus lucrative des clientèles : les entreprises. Cette société américaine vend en effet quasi-exclusivement ses forfaits aux professionnels avec des tarifications à
base de licences, variables selon les zones géographiques et autres remises commerciales.En échange, ceux-ci reçoivent des services ad hoc, particulièrement centrés sur la sécurisation des échanges. Jusque-là opérant en France depuis le Benelux, iPass compte ouvrir un bureau à Paris en début d’année prochaine et est
actuellement en pleine phase de recrutement, selon les dires de son responsable Belgique. Le service d’itinérance internationale, lui aussi, devrait être disponible en début d’année.Toutefois, iPass ne restera pas longtemps seul. Ses deux principaux concurrents américains, GRIC et Boingo, sont en effet en ‘ discussions très avancées ‘ avec ADP Télécom. Les responsables
du second, plus porté sur le grand public, devraient ainsi rencontrer pour la quatrième fois la semaine prochaine Jean-Hyacinthe d’Ussel.L’itinérance nationale, entre les principaux fournisseurs d’accès Wi-Fi français, reste, par contre, au point mort. Passer du réseau Orange au réseau Swisscom puis au réseau ADP Télécom demande encore aujourd’hui un abonnement auprès de
chacune de ces sociétés. Sans solution à lhorizon, au moins à court terme.
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