Passer au contenu

Les fournisseurs brouillent les cartes des entreprises

Les entreprises ne sont pas prêtes a la course folle à la performance de leur système d’information.

Aahh… Productivité quand tu nous tiens ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, la productivité et le capital humain ne font pas si bon ménage. Aujourd’hui par exemple, les entreprises se sont lancées dans une course folle à
la performance de leur système d’information. Et ce, pour ‘ coller ‘ à leur business et s’adapter aux règles de la mondialisation. A en croire les fournisseurs informatiques, les nouvelles architectures – qui feront
cohabiter les technologies phares… PGI/EAI/Web services, et j’en passe – devraient répondre à tout : à l’optimisation des progiciels de gestion intégrée, à la performance des applicatifs en mode réparti, des architectures réseaux et des
flux de données !Les fournisseurs qui se targuent de répondre aux besoins actuels des entreprises, matraquent les médias de publicités en tout genre, ventant des solutions rapides, professionnelles et adaptées à la demande. A commencer par le spot
publicitaire télévisé d’IBM qui prétend de façon arrogante de tout résoudre avec ses ‘ e-business ‘ solutions à la demande. Le tout sur fond de logique industrielle et de productivité !Seulement voilà, la réalité des entreprises est toute autre. Certaines d’entre elles viennent seulement de faire le constat de l’obsolescence de leur informatique et élaborent un plan de refonte de leur système d’information. D’autres
procèdent par étape. Ouvrant leur système d’information à Internet, elles réalisent qu’il ne suffit pas de mettre en place un système de messagerie standard et une bureautique communicante. Pas question de choisir une solution d’EAI ou je ne sais
quel Web service, elles n’en sont pas du tout là. Certaines d’entre elles devront d’abord disposer d’une architecture matérielle et logicielle homogène, d’un réseau de stockage performant et de ressources en interne formées aux nouvelles
technologies.En plus, tous ces projets engendent le plus souvent une importante réorganisation de l’entreprise, des plans de conduite de changement, de formation et de communication. Et bien sûr il faudra prévoir un budget conséquent pour mettre
tout cela en ?”uvre. Sans oublier le cas échéant, le lancement d’importants projets d’externalisation de tout ou partie du système d’information, voire de transfert de personnel chez les prestataires associés à ces grands changements. Rien que
dans un projet d’homogénéisation de bureautique, quel DSI ne risque pas de s’arracher les cheveux à faire migrer ses milliers de postes de travail hétérogènes à la dernière version de Windows ?Bref, si l’on calcule le temps de l’analyse des besoins, puis celui de l’élaboration du cahier des charges, de la mise en place des technologies, de la formation des utilisateurs et de la maintenance de la solution et/ou de la migration
des produits, les nouvelles versions de produits arriveront sur le marché. Et il faudrait alors tout ‘ repenser ‘ et tout réoptimiser ? Sous prétexte de mondialisation, de logique industrielle et de performance
obligatoire, ne sommes nous pas plutôt dans la logique de l’irraisonné ?* Chef d’enquête à 01 InformatiqueProchaine chronique le jeudi 4 mars

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Clarisse Burger*