Les fonds d’investissement seraient-ils en train de redessiner la carte du marché français des progiciels ? Grâce au Chinois Chinadotcom (CDC) Corporation, qui l’a acquis en septembre 2003, l’éditeur de
progiciels de gestion intégrés (PGI) Ross Systems signe son retour dans l’Hexagone.L’Américain Golden Gate Capital, lui, structure Infor en le dotant de patrons pour l’Europe et la France. ‘ Lors de ma prise de fonctions au début de l’année, nous étions quinze,
rappelle Benoît de la Tour, directeur général d’Infor France. A la suite des rachats de Geac en novembre et de Datastream en janvier, nous avons intégré environ 80 personnes. Par ailleurs, nous sommes en train
d’acheter un petit intégrateur. Cela devrait porter notre effectif à 110 salariés. ‘ Et d’ajouter : ‘ Notre objectif est de créer une marque et d’en augmenter la
visibilité sur le marché français. ‘
De son côté, CDC Software, la filiale logicielle de CDC Corp., affiche également son ambition : ‘ Saisir notre chance de représenter ensemble une force bien plus considérable face à
l’industrie ‘, déclare John Clough, président de CDC Corp. Et cela à la veille de l’acquisition presque certaine d’Onyx.L’investisseur chinois espère une réponse positive du directoire de l’éditeur américain à sa seconde proposition de rachat du 28 mars, pour enrichir son portefeuille applicatif d’une solution de gestion de la
relation client (GRC). Laquelle prendra place aux côtés du PGI de Ross Systems et de la GRC de Pivotal acquise en février 2004.
Les marchés verticaux pour cible
En France, toutefois, l’impact de cette opération restera limité. ‘ Onyx est l’un de nos plus gros concurrents en Amérique du Nord, mais il est ici quasi inexistant, défend Jean-Marc
Kuhlmann, directeur général de CDC Software France. Nous n’investirons pas massivement pour l’y développer. ‘ Ce que Renaud Smagghe approuve : ‘ Le chiffre d’affaires
d’Onyx n’excède pas un demi-million d’euros en France, commente l’analyste de Pierre Audoin Consultants. Et il décroît depuis au moins trois ou quatre ans. ‘Dans l’Hexagone, l’éditeur préfère pousser les ventes du PGI de Ross, iRenaissance. Entre autres, en confiant la restructuration et le développement de la division à Pascal Voirand, un ancien de SAP. Mais quelle place
reste-t-il sur le marché français pour ces éditeurs en pleine cure de jouvence ? ‘ Notre PGI peut être considéré comme un ” best of breed ” pour les PME du monde industriel, répond
Benoît de la Tour. Car il est quasiment prêt à l’emploi. Au contraire des PGI généralistes, qui nécessitent beaucoup de paramétrages. Chez Infor, lors d’une implémentation, la part de spécifique ne représente que 10
à 15 % du projet. ‘De la même façon, Ross ne cible que les industries de process et de manufacturing. Comme quoi les fonds d’investissement ont bien compris que, sur le marché des PGI, les plus belles parts de gâteau sont à prendre du côté des PME,
sur des marchés verticaux.
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