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Les femmes ingénieurs se font désirer dans le monde de l’informatique

Faute notamment de candidats hommes, informatique et nouvelles technologies se féminisent. Non sans peine, car le taux de femmes est encore faible dans les écoles d’ingénieurs.

La pénurie d’informaticiens et les nouvelles technologies profitent-elles aux femmes ingénieurs ? En dépit de nettes percées dans les départements techniques (ingénierie, start up, R&D, développement multimédia, web), il y a peu de femmes dans l’informatique. Secteur où elles occupent surtout des postes dans le marketing, les services ou l’édition de logiciels, avec un engouement, depuis cinq ans, pour les métiers d’ingénieurs d’affaires. “Les employeurs ont la volonté de féminiser une profession encore très masculine. Ils attendent de cet afflux de femmes une nouvelle vision des techniques utilisées et un moyen de compenser l’actuelle pénurie des ingénieurs“, explique Christian Margaria, directeur de l’INT (Institut national des télécoms), qui signale depuis dix ans un taux stable de femmes ingénieurs (autour de 20% de 1995 à 1999).Selon la dernière enquête menée début 2000 par l’INT sur le taux de féminisation dans les filières scientifiques et technologiques, des progrès restent à faire. Même si la courbe est en hausse. On trouve en moyenne 22% de filles dans les écoles d’ingénieurs, mais environ moitié moins dans les plus prestigieuses. Le taux encore faible des effectifs féminins dans les métiers d’ingénieurs – un sur huit – est tout de même en augmentation depuis dix ans. De 1990 à 1997, il passe de 8,5 % à 14 %. “Ce phénomène de féminisation s’explique par l’intérêt croissant des jeunes femmes pour les filières scientifiques menant à des diplômes d’ingénieurs. En particulier pour les nouvelles technologies, considérées comme moins salissantes “, précise Christian Margaria. Avec toutefois un bémol. Si l’INT, comme la recherche en général, peut se targuer de taux stables de jeunes diplômées (17% de femmes chercheurs en entreprise et 30% au CNRS), l’an 2000/2001 annonce une légère baisse (17,5 % contre 20 % l’an passé). “Pour l’INT, on constate une baisse de 10% du nombre d’inscrites en 2000 (30 sur 159). Cette année a connu une chute globale des effectifs féminins dans les formations scientifiques et technologiques. Les raisons semblent multiples. Surtout d’ordre culturel et social. Pire encore, le métier d’ingénieur, avec ses possibilités de carrière, est encore méconnu des lycéennes“, ajoute Christian Margaria. Pourtant de grands groupes industriels donnent espoir. “Notre stratégie de recrutement des femmes (soit 15% des recrues) date de 1994. Aujourd’hui, nous avoisinons les 30% pour les postes d’ingénieurs cadres, dont 11% pour l’informatique. Nous visons les 30% tous postes confondus pour 2005“, explique Annika Joelsson, chargée de mission chez Schlumberger. L’arrivée des femmes ingénieurs a en tout cas engendré des débats de fond. Notamment sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la gestion des doubles carrières et les contraintes de mobilité géographique. La chargée de mission ajoute : “Le travail à distance a été une opportunité pour les femmes. Ce changement de culture concerne surtout les plus jeunes, sensibles à une approche très individualisée de leur gestion de carrière “. Selon Christian Margaria, malgré cette donne, les jeunes femmes ingénieurs sont “toujours demandeuses de modèles leur prouvant que femme et science ne sont pas incompatibles “. Modèles qui se profilent dans le secteur technologique. Avec notamment Carly Fiorina, PDG de HP, Pamela Meyer Lopker, présidente et fondatrice de Qad, Cathy Kopp, nouvelle DG d’IBM France…

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Clarisse Burger