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Les fées technologiques aiment le CV anonyme

Chaque fois que naît une complexité juridique, les technologies se penchent au-dessus de son berceau.

On l’a déjà vu lors de la réforme des retraites grâce à laquelle le calcul des rachats d’années d’études ou celui de la durée de cotisation n’est possible que par le truchement d’une moulinette informatique.L’histoire se répète avec le CV anonyme, inscrit dans l’article 25 du projet de loi sur l’égalité des chances. Désormais, toutes les informations demandées au candidat à un emploi ou à un salarié ne peuvent avoir comme finalité que
d’apprécier sa capacité à occuper le poste proposé ou ses aptitudes professionnelles, dans des conditions préservant son anonymat.Pur bonheur pour les éditeurs : qu’ils offrent des services en ligne ou des applications internes, tous proposent de gommer les références d’adresse, de nom ou d’état-civil des candidatures qu’ils génèrent. L’ordinateur, en
stockant anonymement ces données sans les dévoiler au DRH, renvoie la gestion des CV sur papier au musée.Mais il y a mieux. La méthode Lemoine, dite aussi ‘ recrutement par habiletés ‘, rend le CV inutile. Citroën, France Télécom, Leroy Merlin, Intermarché, Ikea, Aérospatiale, Cegetel l’ont
déjà utilisée. Son principe consiste à tester les compétences des candidats en les soumettant à des exercices de simulation. Exercices qui, bien sûr, sont entièrement informatisés.* Rédacteur en chef adjoint à 01 Informatique

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Hubert d'Erceville*