Le phénomène est vieux comme le monde : tout individu, toute entreprise qui prospère est toujours la cible de dénigrements, de critiques et de procès d’intention en tout genre. C’est particulièrement le cas en France, où la
réussite et l’argent ont toujours un petit côté diabolique.Microsoft et son médiatique patron n’ont guère été épargnés sur ce point. Mais les temps changent. Dans les feux de l’actualité, le géant de Redmond est peu à peu supplanté par Google, entreprise plus jeune et forte d’une image plus
dynamique.D’un côté, Microsoft s’empêtre dans des combats juridiques sans fin et peine à terminer ses logiciels (la date de sortie de Vista, la prochaine version de Windows, vient encore d’être repoussée). De l’autre, Google, en pleine forme,
annonce un nouveau produit tous les trois mois et confirme son image de géant du Web.Ce sont précisément ces intentions hégémoniques qui font de Google la nouvelle cible de critiques sans fin. Il est vrai que l’entreprise surfe parfois à la limite de la légalité. Lors de la sortie de GMail, le service de messagerie
gratuite, l’éditeur avait en effet l’intention, pour rentabiliser son service, d’analyser le contenu des messages échangés par les internautes afin d’y ajouter des publicités ciblées, ce qui constituait une violation manifeste de la vie privée des
utilisateurs.Plus récemment, Google Print, le projet de bibliothèque virtuelle de Google visant à numériser un nombre considérable de livres imprimés, est entré en conflit avec les droits d’auteur liés à ces ouvrages.Mais les logiciels de Google font parfois l’objet de critiques moins défendables.Ainsi, lorque le moteur de recherche s’est enrichi, il y a deux ans, d’une fonction permettant d’étendre la recherche, sur le Web, au contenu des documents bureautiques (documents Word, feuilles Excel et fichiers PDF). Et, plus
récemment, quand le logiciel Google Desktop (dont la version 3 devrait sortir prochainement ?” elle est disponible en version bêta) s’est enrichi de la possibilité de retrouver un fichier perdu sur son disque dur ou sur son réseau local en
fonction de son contenu. Nombreux ont été, dans ces deux occasions, ceux qui dénonçaient le risque qu’il y avait à mettre de si puissants outils de recherche à la portée de tous.Selon ces détracteurs, n’importe qui peut maintenant avoir accès à des bases de données confidentielles et récolter, en quelques clics de souris, des informations sur un individu ou une entreprise. Or, l’argument ne tient pas.Les documents que Google et Google Desktop analysent sont des fichiers publics, accessibles à tous. Si les outils de Google facilitent et accélèrent effectivement les recherches, je ne vois pas comment leurs auteurs pourraient en être
critiqués. Le particulier, l’association ou l’entreprise qui met sur son site Web un fichier ou une base de données sait bien que l’intégralité de son contenu sera lisible par tous les internautes. Google ne force pas les serrures logicielles, que
je sache !Les bases de données réellement confidentielles ne sont pas accessibles directement sur le Web et il faut une bonne dose de candeur pour croire que les pirates et les terroristes ont besoin de Google pour s’approvisionner en drogue et
en armes. Pourquoi pas en plutonium, pendant qu’on y est !Soyons sérieux : le Web est un immense réservoir d’informations désordonnées. Si des millions d’internautes lancent quotidiennement des requêtes sur Google, c’est qu’ils ont compris à quel point cet outil pouvait révolutionner leur
façon de travailler.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 7 avril
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