Rien ne va plus au pays de l’ADSL, devenu la pomme de discorde entre les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et France Télécom. Certains FAI sont désormais obligés d’augmenter les tarifs de leurs offres ADSL pour ne plus perdre d’argent. Et de crier haro sur France Télécom : “Nous ne pouvons plus assumer financièrement les conséquences du retard pris par le dégroupage, explique-t-on chez l’opérateur Mangoosta. Et nous devons d’autant plus réduire nos pertes, que l’atmosphère n’est plus propice aux levées de fonds.”Aujourd’hui, le FAI augmente le tarif de son offre ADSL grand public, qui passe de 290 à 390 F (44,2 à 59,4 ?) par mois, mais aussi celui de son offre professionnelle (256 kbit/s à 1 024 kbit/s) : de 700 à 750 F ht (106,7 à 114,3 ?). En outre, ses nouveaux abonnés devront acheter leur modem, et non plus le louer : un bon moyen de débloquer de la trésorerie et de mieux retenir une clientèle volage.
Des prix initiaux trop bas
Infonie, qui ne propose des accès ADSL qu’au grand public, a quant à lui quasiment doublé son tarif, passant de 69 à 129 F (10,5 à 19,6 ?), auquel il faut ajouter l’abonnement Netissimo à France Télécom. Pour justifier cette hausse, le FAI parle simplement de “réalignement sur les prix du marché. Les FAI ADSL qui ont misé sur le grand public suivaient une stratégie de conquête de marché, en proposant des prix beaucoup trop bas. Si les investisseurs de Mangoosta commencent à pleurer et qu’Infonie accuse des pertes abyssales, cela n’a rien d’étonnant”, analyse le responsable marketing opérationnel d’EasyNet. L’opérateur, qui cible le marché des entreprises, peut se frotter les mains : en se concentrant sur des offres professionnelles, il s’est assuré une meilleure rentabilité, qui lui permet aujourd’hui de baisser sensiblement ses prix (jusqu’à plusieurs milliers de francs par mois pour les offres haut de gamme). Un joli pied de nez à ses concurrents…
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