La télévision est déjà disponible sur les téléphones 3G. Mais ses conditions de diffusion en masse ne sont pas idéales car le dispositif est très gourmand en bande passante. Cet automne, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a
lancé un appel à candidatures pour
le déploiement en 2008 d’une autre technologie, la TMP (Télévision mobile personnelle), reposant sur la norme de diffusion
hertzienne DVB-H.La TMP permettra de recevoir la télévision sur une nouvelle génération de terminaux mobiles (téléphones ou baladeurs numériques), avec une qualité de diffusion que l’on nous promet optimale.
Un pré-lancement de la TMP est prévu l’été prochain à l’occasion des Jeux olympiques de Pékin. Pour l’heure, les opérateurs télécoms
évoquent un modèle économique payant (de quelques euros par mois) qui viendrait s’ajouter au coût d’un abonnement classique aux services de téléphonie mobile. Le Simavelec (1) propose aujourd’hui une alternative
‘ gratuite ‘ à cette stratégie commerciale et où les chaînes seraient financées par la publicité. Explications avec le délégué général du Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques, Bernard Heger.
téléphonie ?
Bernard Heger : Il faut bien comprendre que tous les utilisateurs de terminaux mobiles ne sont pas des technophiles. Or pour toucher le grand public, il faut des offres commerciales et des solutions techniques simples. On nous
parle actuellement de la diffusion des programmes de la TNT (Télévision numérique terrestre) sur la future TMP, or une chose est sûre : le consommateur n’est pas prêt à payer sur son mobile pour quelque chose auquel il peut accéder gratuitement
chez lui. Ceci étant posé, si nous militons pour un accès gratuit à la TMP, cela ne doit pas non plus empêcher la création de services payants à forte valeur ajoutée.
Avec une télévision mobile personnelle ‘ gratuite ‘ pour l’utilisateur, comment comptez-vous rémunérer les opérateurs techniques ?
Nous étudions actuellement la possibilité d’une ‘ redevance ‘ de 5 à 10 euros qui pourrait accompagner le prix des appareils intégrant un récepteur de TMP, comme les lecteurs de DVD portables, les
terminaux mobiles ou de futurs baladeurs numériques. Les revenus générés seraient reversés aux opérateurs techniques [assurant la construction du réseau de diffusion, NDLR]. Pour le consommateur, il s’agirait là d’un coût
indirect, beaucoup plus supportable que ce qui est envisagé aujourd’hui, à savoir de payer 5 à 10 euros en plus d’un abonnement mensuel de téléphonie mobile, qui coûte déjà en moyenne 39 euros.Quels sont les premiers retours d’expérience de la TMP sur les marchés étrangers ?
Ils sont clairement en faveur du modèle gratuit. Au Japon [7 millions d’abonnés, NDLR] et en Corée [6 millions d’abonnés, NDLR] où la TMP est gratuite, c’est un succès. En revanche, partout où
l’on a essayé de faire payer le consommateur l’échec est patent. A peine 600 000 utilisateurs en Italie et quelques milliers en Allemagne et Finlande. Sans parler de la Grande-Bretagne, qui vient de faire machine arrière après avoir tenter
l’aventure du payant !(1) Un syndicat professionnel qui représente les intérêts des fabricants de matériels audiovisuels électroniques
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